Fondée en 2017, Urgentime l’outil qui sauve des vies, propose une solution de diagnostic d’urgence.
Pour le Journal du Manager, Anthony Tabuyo, CEO de Urgentime, nous présente l’activité de son entreprise et son expérience à l’émission, “Qui veut être mon associé”.
Quelle est l’activité de l’entreprise Urgentime ?
C’est une solution de diagnostic, particulièrement créée pour les situations d’urgence. Grâce à un site web professionnel, il est possible de passer en appel vidéo avec n’importe qui en quelques secondes, sans nécessiter de télécharger une application. Il suffit de cliquer sur le lien envoyé par les secours pour accéder à la visio. Cette simplicité d’utilisation est telle que les services d’urgence, y compris les SAMU, l’utilisent couramment. Même des enfants de cinq ans peuvent s’en servir dans des situations critiques.
Cette solution est désormais la plus répandue au monde dans ce domaine. Elle fonctionne très bien et a été adoptée par les entreprises pour la maintenance, le service client et les dépannages. Si vous avez un problème, vous pouvez le montrer visuellement, ce qui facilite le diagnostic et permet d’offrir une aide plus efficace, car il est souvent plus facile de comprendre ce que l’on voit que ce que l’on entend.
Qu’est-ce que le programme ambassadeur ?
Le programme ambassadeur permet à n’importe qui de recommander notre solution de diagnostic d’urgence à un proche ou à un ami et de recevoir une commission de 50% si cette personne s’abonne, et ce, à vie. Bien que ce service ne soit pas encore très connu et que cette technologie soit innovante, chaque fois que quelqu’un découvre Urgentime, il connaît immédiatement une personne qui pourrait être intéressée. Avant la création de ce programme, les gens recommandaient Urgentime spontanément en le faisant de bon cœur. J’ai donc jugé honnête de les récompenser pour leur soutien, d’où la mise en place du programme d’ambassadeur.
En plus d’aider un ami, les participants peuvent ainsi recevoir un bonus. Le programme offre deux options : soit en donner une partie à une association, soit en verser l’intégralité. Cela est un excellent moyen de soutenir des associations grâce aux commissions gagnées.
Pouvez-vous nous parler de la naissance de votre solution de diagnostic d’urgence ?
Cette solution de diagnostic d’urgence est née à partir d’un événement. J’ai frôlé la paralysie à vie en raison de l’absence de ce type de système. J’ai eu un accident de moto, et les pompiers ont mal évalué la gravité de ma situation par téléphone, ce qui a fait qu’ils n’ont pas pu me fournir les soins nécessaires lorsqu’ils sont arrivés, car ils n’étaient pas préparés et ce n’était pas leur faute. C’est à ce moment-là que nous avons réalisé que si les pompiers ou le SAMU pouvaient voir la situation avant d’intervenir, ils pourraient mieux diagnostiquer et éviter des cas comme le mien, qui se produisent tous les jours.
Aujourd’hui, nous équipons tout de même un quart de la France, un tiers de la Suisse et un tiers des États-Unis en pompiers, SAMU et police. Une visioconférence sur dix permet désormais de sauver une vie qui ne pouvait pas l’être auparavant. Initialement, nous nous concentrions sur les services d’urgence comme les pompiers et le SAMU, mais progressivement, notre activité principale est devenue le service client des entreprises, le SAV, les dépannages et la maintenance. Bien qu’il n’y ait peut-être pas de vies à sauver, c’est très pratique pour des situations comme un dégât des eaux, ou dans le domaine de la santé pour le suivi des patients.
Quel est votre objectif concernant le développement de la solution de diagnostic d’urgence ?
Mon objectif est de rendre le service gratuit pour les pompiers et le SAMU et aussi abordable que possible pour qu’ils ne rencontrent pas d’obstacle financier. Je réduis donc les prix pour eux tout en maintenant des tarifs normaux pour les entreprises. Cela permet de créer un cercle vertueux. De plus, les entreprises qui utilisent notre service savent qu’elles contribuent à sauver des vies en facilitant l’accès des pompiers et du SAMU à nos outils. C’est grâce à leur soutien que nous pouvons proposer ce service gratuitement aux secours. Cela permet aux entreprises de réaliser un impact social significatif, un aspect qui n’est pas toujours possible avec une entreprise traditionnelle. C’est un modèle un peu atypique, mais qui donne un réel sens à notre activité.
Quel est l’avenir d’Urgentime, la solution de diagnostic d’urgence ?
Le but est que l’appel vidéo devienne une commodité, un langage universel, qu’il se généralise dans la relation client, au sein des centres d’appels d’urgence comme le SAMU. Nous croyons fermement que cela deviendra la norme en raison de sa grande praticité. Nous aspirons à devenir la référence dans ce domaine, c’est pourquoi nous avons aligné nos prix pour rendre notre service aussi accessible que possible. Nos tarifs sont à présent de 4,90€, 9,90€ ou 14,90€. Notre objectif est de permettre à tout le monde d’y avoir accès. Ces tarifs sont comparables à ce que nous payons dans notre vie personnelle pour différentes choses.
Par ailleurs, quelques particuliers font preuve de créativité, par exemple, certaines personnes utilisent notre solution pour appeler leurs grands-parents. On leur a demandé pourquoi ils n’utilisent pas WhatsApp et ils ont répondu que les personnes âgées ne comprenaient pas. Dès qu’ils rencontrent un problème avec leur télévision ou leur box, il est extrêmement difficile de leur expliquer à distance. Mais avec notre solution, je peux pointer à l’écran, entourer des éléments, les guider, ce qui en fait un outil professionnel qui trouve finalement un peu d’utilité dans la vie personnelle. Cependant, son utilisation reste principalement orientée pour les professionnels.
Comment êtes-vous devenu entrepreneur ?
Après mon accident, j’ai compris qu’il y avait quelque chose à faire et je n’étais pas à l’aise avec l’idée que la même situation puisse arriver à d’autres personnes. Malgré ma malchance, je me considère comme chanceux d’être encore debout, bien que je doive vivre avec des séquelles à vie. Cependant, je sais que d’autres personnes ont des situations plus compliquées que la mienne, donc je n’ai pas à me plaindre. Le véritable tournant est survenu lorsque j’ai réalisé que j’avais le pouvoir de changer les choses. Une fois que vous ressentez cette conviction intérieure, il est difficile de l’ignorer. D’ailleurs, mon aspiration est de consacrer ma vie à créer des entreprises à impact social.
Un accident qui mène à l’entrepreneuriat. Parfois, les expériences que nous vivons prennent des tournures inattendues. La question est : comment réagissons-nous ? Est-ce que nous nous laissons submerger par la situation ? Ou bien décidons-nous de rebondir et de rendre notre expérience utile ?
Comment avez-vous géré les obstacles rencontrés durant cette aventure ?
Il y a eu beaucoup d’obstacles, car lorsqu’on est un jeune qui émerge de nulle part et qui souhaite révolutionner la médecine d’urgence publique, c’est presque mission impossible. Xavier Niel m’a dit « peu importe ton niveau d’intelligence, tu ne peux pas y arriver. C’est du ressort du Ministère ou d’une grosse entreprise. Mais si tu y arrives un jour, reviens me voir ». Je suis retourné le voir et il m’a félicité, il était vraiment content. Donc, la clé réside dans la résilience, dans le fait de ne rien lâcher et de continuer quoi qu’’il arrive. Il faut être patient et humble, car je crois que l’on apprend au fur et à mesure.
Très souvent, lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, notre réflexe humain est de s’énerver parce que nous sommes frustrés. Mais le bon réflexe est de prendre cette frustration, de se demander comment on aurait pu faire mieux, et à la fin, on finit par trouver la bonne voie. Souvent, Steeve Jobs disait, je suis convaincu que 50% de ce qui sépare les entrepreneurs à succès des autres c’est la persévérance. Par ailleurs, j’ai eu la chance de croiser de nombreuses personnes désireuses de m’apporter leur aide. Certaines rencontres m’ont même offert des opportunités qui semblaient inaccessibles autrefois, et le soutien humain de ceux qui m’ont tendu la main a souvent levé de nombreux obstacles sur mon chemin. Je leur suis extrêmement reconnaissant à tous.
Comment le passage de votre entreprise à l’émission « Qui veut être mon associé ? » a-t-il influencé votre vision de l’entreprise et son développement futur ?
Outre le fait que le passage à l’émission nous ait apporté des leads ou des entreprises qui nous ont contactés pour travailler ensemble après l’émission, le véritable tournant a été la notoriété. Souvent, je constate que je n’ai plus besoin de me présenter autant lorsque je rencontre une entreprise, cela constitue un changement significatif.
Le véritable changement de paradigme réside ici et je pense que c’est là que se situe la plus grande valeur. Ainsi, cette expérience nous a apporté une réputation avec un grand R, ce que je trouve remarquable.
De plus, cela nous a offert une visibilité exceptionnelle pour notre entreprise, attirant des personnes qui souhaitent travailler avec nous pour ce que nous faisons, car cela résonne avec eux. Nous avons reçu des candidatures spontanées, ce qui démontre l’attrait de notre entreprise.
Une entreprise repose avant tout sur les relations humaines, les personnes avec lesquelles nous travaillons au quotidien. Rien ne vaut le plaisir de passer ses journées avec des individus qui sont sincèrement investis et qui contribuent à une ambiance positive. Je recommande vivement cette expérience, à la fois humaine et professionnelle.
Si votre travail était un sport olympique, dans quelle discipline excelleriez-vous ?
Je choisirais la boxe anglaise Rocky, car l’essence même du projet m’a semblé si difficile, impossible et improbable.
Nos remerciements à Anthony Tabuyo, CEO et cofondateur d’Urgentime. Propos rapportés par l’équipe de manager.one
