Fondée en 2017, OUIDROP est une jeune entreprise bordelaise développant des solutions innovantes visant à révolutionner les systèmes de Click & Collect 100 % automatisés.
Pour le Journal du Manager, Thibault Soulier nous raconte comment son équipe et lui ont dû s’adapter pour renaitre face aux péripéties de l’aventure entrepreneuriale.
Quelle est l’histoire de OUIDROP ? Comment avez-vous eu le déclic ?
Initialement, j’ai monté OUIDROP avec l’idée de créer un produit pour automatiser le service de vestiaire et de bagagerie dans l’événementiel. Le produit en question était un vestiaire automatisé intelligent et nous l’avons développé entre 2017 et 2020. Cette idée m’est venue, car j’étais responsable des événements dans mon école de commerce. Je souhaitais améliorer les services dans les palais des congrès, les salles de concerts et dans tous les lieux qui accueillent du public. En parallèle, j’ai fait un master Entrepreneuriat que j’ai débuté à Bordeaux et que j’ai terminé aux États-Unis. Après quoi, en rentrant des États-Unis, j’ai créé OUIDROP avec l’aide de mes associés.
Dans les grandes lignes, nous avons développé les vestiaires entre 2017 et 2020. Puis, en 2020, il y a eu le COVID, ce qui a tué le marché de l’événementiel. Nous nous sommes donc retrouvés avec un produit prêt à commercialiser, mais nous n’avions plus de marché suite à l’arrêt total. Étant donné que nous avions déjà un plan en tête concernant le click & collect, on a décidé de tenter notre chance en changeant de marché. C’est ainsi que nous avons pivoté et rencontré des gens de La Poste qui nous ont validé le besoin. Dès lors, nous avons officiellement pivoté vers le marché du click and collect, délaissant complètement la partie événementielle.
Aujourd’hui, comment qualifieriez-vous OUIDROP ? Quelle est votre clientèle ?
OUIDROP est un fabricant de systèmes robotisés pour la logistique du dernier kilomètre. Notre mission est de simplifier la logistique du dernier kilomètre pour les livreurs et les clients. Autrement dit, si vous avez un colis Vinted à récupérer ou à renvoyer, et même des courses à aller chercher en drive, vous pourrez tout récupérer dans la même machine. Nous voulons changer cette expérience du point relais qui est souvent pénible.
Concrètement, notre service ressemble à ceux d’Amazon et de Mondial Relay. C’est-à-dire que l’on choisit de se faire livrer dans le locker et l’on récupère ses colis avec un code. Sauf que, contrairement à Amazon Hub Locker, nos machines sont capables de stocker jusqu’à 1500 colis. De plus, nous faisons du multimarque, alors nous réceptionnons à la fois des colis d’Amazon, de Mondial Relay, de La Poste, etc.
Comment avez-vous conçu le Dropper ?
Je suis associé avec deux ingénieurs, Edouard Le Roy, Directeur général et Marc Mongis, Responsable technique. L’un d’entre eux a entièrement designé le Dropper au niveau technique. Il s’est occupé à la fois de la partie mécanique, de la partie électronique, de l’automatisme, etc. Aujourd’hui, nous avons une équipe de 8 ingénieurs qui travaillent sur le projet et qui le font évoluer.
Avez-vous des concurrents ? Comment vous démarquez-vous ?
Nous avons 2 concurrents, ce sont des Polonais et des Estoniens. Les Estoniens sont beaucoup plus gros que nous, mais nous nous démarquons d’eux grâce à nos machines qui coûtent moins cher. C’est un gros point par rapport au client, sans oublier qu’elles sont plus rapides et plus faciles à installer. D’ailleurs, on leur prend des clients.
Comment expliquez-vous le succès de OUIDROP ? Comment l’écosystème accueille-t-il votre solution ?
OUIDROP a été plutôt bien accueilli. Nous avons eu beaucoup de retours positifs de la part de directeurs de la logistique, de directeurs de l’innovation, de centres commerciaux, etc. De plus, nos produits sont fabriqués en France, il y a également ce côté qui nous met en valeur et qui plait aux clients français. Globalement, je dirais que le produit arrive au bon moment sur le bon marché et il répond bien à une problématique chez nos clients. Étant donné que la solution répond aux besoins de nos clients et qu’elle fonctionne correctement.
Vous avez levé 2 millions d’euros en juillet. À quoi ce montant va-t-il servir ?
Pour l’instant, nous n’avons pas encore utilisé les fonds récoltés. Néanmoins, ces 2 M€ levés nous serviront à recruter afin d’agrandir notre équipe et notre usine d’assemblage. Cette levée de fonds nous donnera également la capacité d’aller plus vite.
Quelle est votre place à l’international ? Quels territoires souhaitez-vous à présent conquérir ?
Aujourd’hui, nous sommes uniquement présents en France. On aura peut-être la première machine hors France l’année prochaine, mais pour l’instant ce n’est pas notre objectif. Dans un premier temps, nous débutons la phase de commercialisation avec pour but d’installer nos machines partout en France. Il faut savoir que notre portefeuille client est entièrement constitué de gros acteurs comme La Poste, Leclerc, Carrefour, etc. Chacun d’entre eux peut nous acheter un grand nombre de machines. Par conséquent, il y a beaucoup à faire sur le marché français.
Dans un second temps, nous entamerons notre expansion à l’Europe dans les prochaines années. Nous commencerons par les pays limitrophes pour simplifier l’installation et le suivi des machines. Notons que le click & collect est une pratique qui évolue dans tous les pays et le besoin est partout pareil.
Quelles sont les difficultés éprouvées par les entrepreneurs du Click & Collect ? Comment composez-vous avec ces obstacles ?
La logistique est un domaine difficile où il y a beaucoup de choses compliquées à gérer et à prendre en compte. Le fait est que nous nous mettons au milieu et c’est là que se trouve la difficulté. Nous voulons simplifier la logistique pour tout le monde, il faut donc que la machine soit la plus intelligente et la plus ergonomique possible. Cela implique d’imaginer un produit qui soit compréhensible pour tout le monde, rapide et fiable. Enfin, je dirais que tout l’enjeu repose sur le produit.
Quelles sont vos ambitions pour OUIDROP ?
Comme je le disais, nous souhaitons simplifier au maximum le click and collect si bien que notre solution devienne un outil connu et utilisé par le plus grand nombre. De fait, notre ambition est de nous déployer massivement en France, et de devenir un acteur incontournable de la logistique du dernier kilomètre. Dans 5 ans, je souhaite que OUIDROP soit la première entreprise à laquelle penseront les enseignes lorsqu’elles voudront faire évoluer leur logistique du dernier kilomètre.
Nos remerciements à Thibault Soulier, Président fondateur de OUIDROP.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one