Co-fondée en juin 2019 par Patrick Joubert, Ponicode est une plateforme d’assistance de test unitaire intelligent et simple. Elle permet aux développeurs de livrer du code de haute qualité à une vitesse inégalée grâce à l’intelligence artificielle.
Pour le Journal du Manager, Patrick Joubert nous parle de sa passion et de la mission de Ponicode.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel et entrepreneurial ?
J’ai commencé par travailler pendant plus de 15 ans pour des leaders de l’industrie bancaire. Durant cette période, nos travaux portaient sur des sujets d’IT et de transformation digitale.
Par la suite, je me suis consacré à l’entrepreneuriat en créant Beamap, une société de conseil dans le cloud. Elle fut rachetée par Sopra-Steria en 2014. À cette époque, je commençais à me rendre régulièrement dans la Silicon Valley pour rencontrer les créateurs de tendances en matière d’innovation technologique. C’est ainsi que j’ai eu l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle au service des chatbots conversationnels. Cela a donné naissance à Recast.AI, ma deuxième entreprise que j’ai fait grandir avec mon équipe jusqu’au rachat par SAP en 2018.
Aujourd’hui, je suis plus que jamais passionné par l’innovation. Depuis sa création en 2019, Ponicode a pour ambition de révolutionner l’industrie logicielle pour l’amener dans une ère nouvelle !
Comment avez-vous conçu ce produit ? Avec qui avez-vous collaboré pour lancer ce projet ?
Nous sommes 4 cofondateurs entourés par une équipe de 20 personnes avec des profils variés. On y retrouve des experts en ingénierie logicielle et en machine learning œuvrant à la construction de notre plateforme.
Depuis 2020, nous distribuons des solutions aux développeurs. De plus, le périmètre des tâches de développement que nous permettons d’accélérer ne cesse de s’agrandir. Notre étoile du berger, c’est de devenir le partenaire incontournable de tous les développeurs au quotidien pour qu’ils créent un code de haute qualité. Pour nous atteler à cette tâche, nous avons concentré nos efforts sur un premier cas d’usage : le test logiciel. Le but est d’apporter beaucoup de valeur à nos utilisateurs et à nos clients. Nous élargirons ensuite notre plateforme à d’autres étapes du cycle de développement logiciel.
Les dernières découvertes en matière de traitement du langage naturel nous ont permis de transformer la manière dont nous testons les logiciels. Aujourd’hui, ce sont plus de 20 000 utilisateurs qui ont téléchargé notre première solution.
En quoi Ponicode se démarque-t-elle des autres entreprises de l’industrie logicielle ?
Ponicode a développé une technologie propriétaire unique. Cette dernière nous permet d’atteindre un niveau d’exactitude qu’aucune autre solution n’atteint aujourd’hui sur la génération accélérée de tests unitaires.
De plus, Ponicode n’est pas seulement un simple éditeur d’outil. La création de notre entreprise est portée par la vision partagée par l’équipe : « l’industrie logicielle doit passer un cap technologique qui permet à tous de créer des logiciels de haute qualité avec vélocité ». Cette vision est un grand signe de démarcation et un pilier fort qui guide notre travail. En cherchant à répondre à un problème systémique, nous plaçons notre réflexion à un niveau différent des solutions qui souhaitent répondre à des problèmes et des obstacles spécifiques dans le cycle de développement.
Quelle est la place de l’intelligence artificielle dans l’industrie logicielle ? Quels sont les progrès à réaliser ?
Aujourd’hui on le voit, l’intelligence artificielle a toute sa place pour répondre à des problèmes spécifiques. Il y a de nombreuses microapplications de l’intelligence artificielle à imaginer partout dans l’industrie. Je découvre constamment de nouveaux projets visant à rationaliser chaque étape du cycle de développement et à soulager les humains des tâches à faible valeur ajoutée.
De plus, on voit au sein des grandes entreprises la volonté grandissante d’incorporer le machine learning dans leurs solutions logiciels. Partout, des CTOs et des CIOs exécutent un travail d’acculturation de leurs équipes à ces sujets. Cela augure des changements significatifs pour l’industrie logicielle et donne un second souffle à la transformation digitale.
Quelle est votre place à l’international ?
Les sujets avancés de digitalisation auxquels notre plateforme répond sont particulièrement pressants en Amérique du Nord et dans la Silicon Valley.
Là-bas, les outils d’accélération des développeurs sont déjà perçus comme des « facilitateurs » de l’industrialisation de la production logicielle. C’est donc sur ces territoires que nous avons trouvé les entreprises le plus à l’écoute de notre innovation. Nous espérons qu’avec la stabilisation de la situation sanitaire, nous pourrons retourner physiquement à la rencontre de nos prospects et de nos utilisateurs. Je parle de l’Amérique du Nord car il y a une maturité particulière de l’industrie logicielle.
Néanmoins, le sujet de la qualité du code devient prioritaire partout où il y a de la production logicielle. C’est pourquoi nous comptons des utilisateurs dans plus de 100 pays. Aussi, nous souhaitons fournir nos solutions entreprises partout dans le monde.
Quels obstacles ou défis avez-vous rencontrés dans l’internationalisation de votre activité ?
La pandémie que nous vivons nous a certainement obligé à revoir certaines choses. Nous avons passé plus de temps à construire notre clientèle européenne que nous l’aurions fait si les frontières n’avaient pas été fermées.
Cependant, nous restons une entreprise digitale avec une solution en Saas, il est donc difficile de se plaindre. L’industrie logicielle a continué sa croissance malgré la situation sanitaire.
Avez-vous connu des difficultés particulières lors de votre parcours entrepreneurial ?
Bien sûr ! Il n’existe pas de parcours entrepreneurial sans accrocs. La pandémie m’a forcé à repenser certaines choses et à bousculer certaines certitudes. Faire vivre une équipe et faire grandir une structure naissante, en télétravail complet, est un challenge auquel je ne pensais pas avoir à faire face dans ma vie d’entrepreneur.
En outre, je pense qu’un obstacle récurrent dans mon parcours est la difficulté à maîtriser le timing. Cela n’est jamais facile lorsque l’on fait de l’innovation. Dès 2018, Ponicode parlait d’industrialisation de la production logicielle, mais peu d’interlocuteurs étaient à l’écoute de ce sujet. Aujourd’hui, les prédictions de tendances IT nous donnent raison.
Malheureusement, être annoncé par Gartner comme une entreprise faisant partie des tendances montantes ne rend pas moins réelles les difficultés d’adresser un marché très jeune. Ce problème de timing, je l’ai rencontré dans toutes mes entreprises. Avec Beamap par exemple, nous sommes arrivés dans le domaine du cloud très tôt. Cela a donné lieu à un début de commercialisation extrêmement lent… qui a fini par accélérer dans des proportions inimaginables 10 mois après nos débuts. Pour les entrepreneurs qui arrivent sur de nouveaux marchés, la marge d’erreur en matière de timing n’est pas grande et il faut avoir le cœur bien accroché.
Comment imaginez-vous Ponicode dans 5 ans ?
Ponicode continue de développer ses cas d’usages à tous les niveaux du cycle de développement logiciel.
Dans 5 ans, Ponicode aura eu le temps d’avancer sur la route qu’elle s’est fixée. D’ici là, elle se sera bien enracinée comme partenaire incontournable d’un grand nombre de développeurs. Notre objectif est clair, nous voulons permettre aux entreprises de délivrer plus vite des logiciels de meilleure qualité : high code quality fast. Cela fait rêver les grands constructeurs de logiciels qui parfois croient que les bugs sont une fatalité et qui voient leur rythme d’innovation ralentir.
Pour conclure, en 5 ans, je pense que nous allons réussir à faire disparaître beaucoup d’idées préconçues et accélérer l’industrie logicielle grâce à une plateforme plus complète que jamais.
Nos remerciements à Patrick Joubert, CEO et Co-fondateur de Ponicode.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one