Fondée en 2021, Bem.builders est une agence multiservice spécialisée dans la création de ponts architecturaux, artistiques et expérientiels entre les marques et le métavers. Grâce à son expertise dans la conception d’expériences métavers, la startup permet aux marques de s’implanter dans le web3 et d’engager leurs communautés.
Pour le Journal du Manager, Neal Robert nous raconte l’histoire de l’usine à expériences métavers.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours entrepreneurial ? Quelles sont les grandes étapes ?
J’ai monté Synapse Original, ma première société dans le domaine du marketing, avec deux de mes amis et actuels associés, en Asie du Sud-Est. C’était une entreprise de communication que nous avons développée pendant 8 ans jusqu’à ce qu’un coup d’État éclate en Birmanie. Ce qui a eu pour conséquence de nous faire rapatrier.
Aujourd’hui, cela fait deux ans et demi — bientôt trois ans — que nous sommes rentrés en France. À l’aide mes deux amis et trois autres associés qui opèrent dans le métavers, nous avons monté Bem.builders. C’est une startup qui accompagne les grandes marques du monde physique dans le monde virtuel. Tout comme Synapse Original, Bem.builders s’intéresse au marketing et à l’usage des nouveaux canaux, notamment à la façon dont les grandes marques peuvent s’en servir pour engager leurs cibles directes. Ce fut ma deuxième expérience entrepreneuriale après Synapse.
Quelle est l’histoire de Bem.builders ? Comment ce projet est-il né ?
Tout d’abord, il faut dire que nous sommes passionnés par les marques et notre domaine d’activité initial était le marketing. Ensuite, il y a parmi nos associés une compétence très technique étant donné que Paul Mouginot maîtrise parfaitement les sujets du Web3, des NFT et du métavers. Partant de ce fait, nous nous sommes dit qu’avec une connaissance technique et une connaissance d’usage, nous pourrions facilement apporter de la valeur aux grandes marques. C’est ainsi que Bem.builders est né.
En quoi consiste votre activité concrètement ? Comment vos clients accèdent-ils au métavers et quels sont les enjeux pour eux ?
Notre activité consiste à accompagner les marques dans les mondes virtuels. En effet, il en existe une pléthore, nous sommes donc amenés à choisir LA bonne plateforme pour nos clients. Puis, nous créons une expérience sur cette plateforme, ce qui implique des notions de design, de développement, d’intégration, etc. Enfin, la dernière étape consiste à faire vivre cette expérience auprès de la communauté visée.
Finalement, on peut dire que les marques accèdent aux Web3 grâce aux expériences que nous créons. Il s’agit d’opération d’activation, soit événementielles, soit marketing, avec des enjeux de fidélisation et d’engagement pour elles.
Selon vous, comment les métavers vont-ils évoluer ces 10 prochaines années ?
Je pense que nous aurons tous une présence dans ces mondes virtuels. « Nous » en tant qu’individus, mais aussi en tant qu’institutions et sociétés. D’ailleurs, c’est déjà de plus en plus le cas. Ce sera le réseau social de demain, un espace persistant, permanent et synchrone où l’on pourra se retrouver avec des usages différents. Que ce soit dans le milieu du travail, dans le milieu social, dans le divertissement, etc. Toutefois, c’est un monde qui ne s’oppose pas au monde physique. C’est un monde virtuel certes, mais il fait partie de notre réel.
Comment les marques ont-elles accueilli votre solution ?
Disons que c’est surtout les marques qui nourrissaient l’envie d’aller explorer. Bem.builders est venu afin de leur apporter l’accompagnement qui leur permettra de le faire. Il y a des marques qui n’ont pas encore cet état d’esprit ou cette volonté, et ce pour plusieurs raisons. Mais il y en a beaucoup d’autres qui veulent innover et explorer. Nous nous sommes donc retrouvés pour explorer ensemble et devenir les pionniers des expériences immersives dans le métavers.
L’activité de Bem.builders a-t-elle connu des changements significatifs ces dernières années ? Les comportements et les besoins ont-ils évolué ?
Aujourd’hui, on observe une vraie frénésie autour du métavers. Cela fait deux ans, même plus, que la curiosité grandit au niveau des marques et elle se transforme en action. De ce fait, je n’appellerais pas cela un changement significatif, mais le début de notre histoire. Toutefois, le changement pourrait venir avec les sujets de l’IA qui prendre davantage de place dans les médias et dans l’envie d’investissement des marques. Par conséquent, l’enjeu consiste à trouver une complémentarité entre l’IA et les expériences dans les mondes virtuels.
Avez-vous des concurrents ? Comment vous démarquez-vous ?
Il existe beaucoup d’entreprises qui créent des espaces virtuels, surtout des anciens studios de design, studios de jeu vidéo, etc. Il y en a aussi beaucoup, de type agence de conseil, qui éventuellement vont accompagner les marques dans une réflexion stratégique.
Bem.builders se positionne à mi-chemin entre les deux. Nous allons donc pouvoir accompagner stratégiquement le client, mais aussi exécuter, pas seulement une partie de volume et de forme, mais une véritable activation marketing avec un intérêt et une compréhension de la marque et de la cible. Autrement, nous n’avons pas de concurrents directs. Néanmoins, de nombreux acteurs font une partie de nos activités.
Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ? Comment comptez-vous financer l’activité de Bem.builders ?
Aujourd’hui, nous vendons un service aux marques. Nous avons donc un business model serviciel, qui nous permet d’être rémunérés pour le service rendu. Et au niveau du développement, nous avons fait une levée de fonds de 2 M€ qui a été annoncée en début d’année. Cette levée de fonds nous a permis de déployer plus de force à travers le recrutement de plusieurs collaborateurs.
Quelles sont les difficultés éprouvées par les entrepreneurs du web3 ? Comment composez-vous avec ces obstacles ?
La première difficulté est de faire découvrir et évangéliser la compréhension de ces nouveaux espaces d’interactions. À vrai dire, la solution pour déjouer cette barrière, c’est d’éduquer, de sensibiliser et d’être patient auprès des clients. Et une fois qu’ils sont plus à même de comprendre, cela devient plus simple de réfléchir ensemble sur ce que l’on pourrait créer comme expérience.
Quelles sont vos ambitions pour Bem.builders ? Comment imaginez-vous cette activité dans 5 ans ?
L’ambition est de pouvoir continuer d’accompagner les marques sur le marché français, mais aussi de s’internationaliser en allant chercher des clients sur d’autres marchés. Nous savons que l’Asie ou les États-Unis sont hyper friands de nouvelles technologies avec beaucoup d’utilisateurs. Pour l’instant, nous travaillons principalement avec des marques françaises comme Orange, Carrefour, la FDJ, le groupe Casino, etc.
Aujourd’hui, le challenge est d’acquérir un terrain de jeu plus grand, plus large avant d’imaginer changer quoique ce soit en interne. Le but est d’aller chercher une notoriété à l’étranger et le business qui va avec.
Nos remerciements à Neal Robert, fondateur de Bem.builders.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one
