Fondée en 2017, Hey Pongo est une solution à destination des commerçants et des restaurateurs, qui automatise toutes les tâches marketing de ces derniers. Ainsi, la startup s’impose comme l’assistant marketing qui renforce l’indépendance, la réussite et la créativité des commerçants.
Pour le Journal du Manager, Ludwig Jamet nous raconte l’histoire et succès de la potion magique des commerçants.
Pouvez-vous nous présenter l’histoire et l’activité de Hey Pongo ?
Hey Pongo a été créé en 2018 par Nicolas Samir et moi. Nous sommes deux associés provenant initialement du monde de la Fintech, notamment du paiement. Avec Nicolas, nous nous sommes rendu compte que pour les petits commerces et les restaurateurs, le plus important était de savoir si leurs clients allaient revenir et s’ils étaient satisfaits. Ils avaient peu d’outils pour parler à leurs clients, stimuler une base de données et accroître leurs avis. C’est ainsi que nous avons décidé de créer cet outil marketing à destination des commerçants et des restaurateurs.
Comment l’activité de Hey Pongo a-t-elle évolué depuis sa création ?
Notre activité évolue très bien. Nous multiplions, quasiment par 3, notre chiffre d’affaires chaque année. Aujourd’hui, nous avons environ 2500 clients en France, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, au Québec et au Sénégal. Ce qui est intéressant, c’est que nous répondons à un problème qui est global. Que tu sois restaurateur à Paris, garagiste à Milan ou esthéticienne à Stockholm, c’est pareil. Les commerçants et restaurateurs veulent plus d’avis (sur Google ou les autres plateformes existantes) et plus de data clients pour stimuler leur base client et accroitre leur chiffre d’affaires. C’est exactement ce que fait Pongo, nous agissons sur ces deux agrégats.
Comment fonctionne la technologie mise au point par vos équipes ?
Il faut savoir que nous venons également du monde de l’application. Néanmoins, en tant qu’application, à moins d’être Netflix, Amazon ou Uber, c’est compliqué d’exister. Il faut avoir une marque très forte. Lorsqu’on s’est lancé, nous avons préféré mettre en place des dispositifs ludiques et gamifiés où les consommateurs auront à faire le moins de choses possible pour utiliser l’appli. Notre solution est une web app initialement déportée sur une tablette. Aujourd’hui, nous avons la web app tablette, des jeux concours et une application sur la partie commerçante avec un dashboard, etc. Ce qui nous fait plusieurs instances techniques aujourd’hui.
Pouvez-vous nous donner un exemple d’entreprise que vous avez accompagnée dans leur succès story ?
Je prends souvent cet exemple parce que j’aime bien les commerçants indépendants. Quand on s’est lancés au début, on se posait des questions sur la puissance de l’automatisation des campagnes marketing. À la base, on faisait juste des campagnes en envoyant x SMS à x personnes avec un message. À un moment donné, on s’est dit que si un pattern se définissait, on pourrait automatiser l’envoi de certaines communications. Puis, la première fois qu’on l’a testé, c’était sur un commerçant situé à Boulogne-Billancourt que je connaissais bien. Avec mon associé, on a décidé de le faire sans lui dire. Au pire, le résultat ne serait pas concluant et il ne s’en rendrait pas compte. Dans le cas contraire, il serait content.
Et donc, on a lancé une automatisation à onze heures et demie du matin. On a envoyé un SMS aux clients qui étaient proches en les invitant à se rendre au magasin pour débloquer une récompense. Résultat, c’était un succès ! Le commerçant m’a appelé à 14 h en furie en me demandant si l’on y était pour quelque chose. En fait, on avait cartonné le service du midi, ce qui a entrainé une augmentation drastique du chiffre d’affaires. C’est comme cela qu’on a fini par développer cette feature dans le produit afin de l’industrialiser à tous les clients.
Quelle est la place de l’intelligence artificielle dans le marketing ? Quels sont les progrès à réaliser ?
Je pense que ce qui est intéressant, c’est le gain de temps à tous les niveaux. Encore une fois, c’est vraiment pousser les automatisations à l’extrême. La granularité de l’automatisation pour pouvoir parler à chaque personne avec un message défini. Et donc, on a le gain de temps, mais aussi la pertinence des contenus pour avoir un plus gros retour sur investissement des campagnes. C’est dans ce sens-là que nous évoluons.
Dans l’ensemble, c’est comme il y a 20 ans où il fallait chercher des gens qui faisaient du web. Quelques années plus tard, c’était des développeurs d’applications. Aujourd’hui, c’est du web 3 et de la crypto. Au fil des années, il y a de nouvelles compétences qui se créent et demain, il y aura aussi de nouveaux métiers liés à l’intelligence artificielle. En somme, je pense qu’en termes de RH et en termes de marché du travail, il y aura également beaucoup d’évolution.
Vous avez récemment levé 5 millions d’euros. À quoi ce montant va-t-il servir ?
Cette levée nous a permis d’investir sur la croissance et les équipes. Nous avons de plus en plus de demandes. Il nous a donc fallu recruter pour répondre à cette demande. Elle sert également aux équipes commerciales, marketing et Tech dans l’amélioration du produit (pour être toujours dans l’innovation) et des ventes, car c’est le nerf de la guerre. Sur les startups, c’est essentiellement l’investissement sur l’humain. Nous avons donc fait grandir la taille de l’équipe.
Quelles stratégies et actions ont contribué au succès de Hey Pongo depuis 2017 ?
Nous avons plusieurs stratégies, dont une stratégie de contenus. Nous sommes assez actifs sur les réseaux sociaux, aussi bien sur Instagram, Tik Tok, LinkedIn que sur Facebook. Cela nous permet de créer de la demande et de donner envie aux internautes d’écouter ce qu’on a à dire. Ensuite, nous avons une stratégie qui s’appelle « Go to Ecosystem », dans laquelle on essaye de s’intégrer à un maximum de partenaires technologiques pour ouvrir des parts de marché. Enfin, la dernière stratégie consiste à s’internationaliser en commençant par la Francophonie. De cette manière, on peut opérer depuis Paris et l’on est capable de signer en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, au Québec, en Afrique Francophone, dans les DOM-TOM, etc. Par conséquent, nous avons pas mal de clients sur ces territoires-là.
Quelles leçons retenez-vous de cette aventure entrepreneuriale ?
Ce que j’ai retenu, c’est que l’entrepreneuriat n’a rien de simple. Ce n’est pas un sprint, mais une course de fond. Tout comme les montagnes russes, tu peux avoir des hauts (très hauts) et des bas (très bas). Le plus important, c’est de réussir à garder le cap.
Il faut également garder en tête qu’il n’existe pas de raison magique pour laquelle on arrive dans l’entrepreneuriat. Par contre, c’est un peu comme quand on commence la course à pied. À la fin, on est pris dans le tambour et c’est hyper grisant. En revanche, il faut le faire en étant conscient des enjeux, des difficultés et du fait qu’il faut un engagement sans faille. Certes, au début on arrive comme un touriste avec en tête l’idée que créer une entreprise, c’est cool. Effectivement, on se rend compte que c’est cool, mais qu’il faut quand même travailler de manière intense.
Quelles sont vos ambitions pour Hey Pongo ? Souhaitez-vous pénétrer de nouveaux marchés ?
Pour l’instant, nous nous concentrons sur la Francophonie que l’on vient de lancer. Et après, si la stratégie fonctionne, on commencera à internationaliser le produit plus largement. Mais pour le moment, les gros enjeux sont les marchés comme la France, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg, le Québec, les DOM-TOM et l’Afrique Francophone. Il faut déjà qu’on soit forts et ensuite, on ira à la conquête des marchés anglophone, hispanophone, etc.
Comment imaginez-vous cette activité dans 5 ans ? Sur quoi misez-vous pour votre développement ?
Pour l’instant, le développement tourne autour des trois stratégies que j’ai énoncées tout à l’heure. Dans les années à venir, j’espère qu’on sera présents dans au moins 15 pays à l’international, avec un effectif de 200 collaborateurs et que notre activité cartonnera toujours autant, c’est notre ambition.
Comme je le disais au début, nous répondons à un problème global. Les commerçants et restaurateurs ont les mêmes problèmes partout dans le monde. Plus d’avis, plus de chiffre d’affaires, et de surcroit, ils n’ont pas beaucoup de temps à allouer à ces sujets. Par conséquent, il faut vraiment tout automatiser. En résumé, on espère que dans 5 ans, on aura un produit toujours aussi génial et des clients toujours aussi géniaux.
Nos remerciements à Ludwig Jamet, cofondateur de Hey Pongo.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one
