Fondée en 2022, Ephemera est un restaurant immersif qui vous emmène dans un autre univers. À travers ses restaurants, l’entreprise propose une expérience qui sort de l’ordinaire en vous plongeant dans un univers entier.
Pour le Journal du Manager, Jade Frommer, sa cofondatrice et CEO, nous raconte la genèse de ce projet.
Comment ce projet est-il né ?
Ce projet est né en parallèle de nos études à l’Institut Paul Bocuse. Nous sommes trois associés, Annaïg Ferrand, Loris de Vaucelles et moi-même.
Loris était en filiale des arts culinaires, tandis qu’Annaïg et moi étions en management de l’hôtellerie et de la restauration. L’envie de mettre en pratique ce que nous apprenions à l’école était si forte que nous avons créé un restaurant éphémère dans une bibliothèque place Bellecour à Lyon. Quelques minutes plus tard, toutes les places étaient remplies. À l’époque, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une vraie demande pour l’expérientiel, alors nous avons décidé de nous lancer.
Nous sommes passés par beaucoup de péripéties, notamment la covid-19 a commencé deux semaines après la création de l’entreprise. Étant donné que nous n’avions pas de budget, car nous étions étudiants, nous avons commencé avec un restaurant minuscule de 10 places assises. Puis de fil en aiguille, nous sommes passés de 30 places assises à un établissement de 1200 m² ici à Paris.
Quel fut votre parcours professionnel et entrepreneurial ? Quelles en sont les grandes étapes ?
Nous n’avons pas réellement de parcours professionnel, car nous avons commencé durant nos études. Nous avons tous les trois effectué des stages, mais nous n’avons jamais travaillé en contrat de travail de type CDI ou CDD dans une entreprise hormis la nôtre.
Pouvez-vous nous présenter le concept Ephemera ? Quelle est votre clientèle ?
L’idée d’Ephemera est de démocratiser la restauration immersive en proposant des restaurants qui plongent les clients dans un autre monde, et tout ça de manière accessible. Pour cela, nous utilisons une décoration créée de toute pièce par une décoratrice de cinéma. Ainsi qu’une expérience de vidéoprojection qui va évoluer tout au long du repas, tout cela en corrélation avec une carte food et boisson.
Notre clientèle est extrêmement large. Nous avons autant de jeunes étudiants, que de familles, de couples et de retraités !
Comment faites-vous connaître la marque ?
Nous avons une agence de presse et nous sommes depuis le début très présents sur les réseaux sociaux.
Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ? Comment comptez-vous financer l’activité d’Ephemera ?
Nous sommes au début de l’aventure et nous avons bouclé une levée de fonds l’année dernière. Depuis le début, nous vagabondons de restaurant en restaurant. Cela a été extrêmement enrichissant pour comprendre nos points forts et nos points d’amélioration, car nous sommes sur des restaurants très techniques en raison de la vidéoprojection, la grandeur des lieux, la forte demande, etc.
L’idée est de concrétiser chaque détail d’Ephemera durant l’année en cours pour pouvoir développer de manière sereine plusieurs restaurants à partir de 2023.
Vous avez fondé Ephemera Group avec plusieurs associés. Comment garantir de bonnes relations entre associés et avancer efficacement ?
Cette question revient beaucoup et je pourrais répondre de manière basique en disant que la communication est la clé, ce qui est vrai. Néanmoins, je pense juste qu’il y a quelque chose de fondamental, ce sont les valeurs. Je suis convaincue qu’avoir des valeurs communes aide sur beaucoup de choses, car il en découle (du moins entre nous) du respect, de la bienveillance et j’en passe.
Je pense également que la complémentarité est l’une des clés, mais peut être également à double tranchant. Nous sommes tous les trois littéralement des opposés en matière de personnalités. Les points forts d’Annaïg et de Loris sont mes points faibles, et inversement. Cela nous permet de savoir qui agit dans chaque situation.
Quelles difficultés rencontrez-vous lors de votre parcours entrepreneurial ?
Je pense honnêtement que je pourrais vous raconter pendant des heures nos difficultés, notamment dues à notre jeune âge et donc notre manque d’expérience (du moins au début). Honnêtement, nous sommes face à des difficultés chaque jour puisque nous avons 60 salariés. Il faut savoir que les métiers de la restauration sont des métiers assez difficiles avec des contraintes physiques importantes combinées aux contraintes mentales. Il n’y a pas un jour où nous ne rencontrons pas de difficultés, il n’y a pas une période où nous n’échouons pas sur un endroit en particulier. Je pense que ce n’est pas grave et qu’il faut être prêt à l’accepter. Je pense qu’il faut juste :
- Être extrêmement réactif
- Apprendre très vite de ses erreurs et de ses difficultés pour ne pas les reproduire
- Ne jamais abandonner !
Avez-vous toujours rêvé de devenir entrepreneur ?
Sincèrement ? Non. Par contre, depuis que je le suis, je suis sûre d’une chose : je ferai tout mon possible pour le rester, car je crois que je suis devenue addict 🙂.
Quelles sont vos ambitions pour Ephemera Group ? Sur quoi misez-vous pour votre développement ?
Nos ambitions sont de devenir la référence de la restauration immersive dans le monde entier et de continuer à faire vibrer nos clients et nos salariés.
Auriez-vous des conseils à donner aux lecteurs du Journal du Manager souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Hmm… Ce serait prétentieux à mon âge, non ? Mais s’il faut en donner je dirais de ne pas aller trop vite et de bien structurer en interne avant de développer. Il faut être audacieux et réactif, bien dormir et bien manger, réussir à avoir du temps libre, et surtout avoir des personnes bienveillantes autour de vous. C’est ce que j’appelle des mentors, ça change des vies.
Nos remerciements à Jade Frommer, cofondatrice & CEO de Ephemera.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one