manager.one est allée à la rencontre d’Anthony Bourbon, fondateur de Feed., une marque française de substituts de repas.
Explorant avec brio le marché novateur de la SmartFood, il a accepté de revenir sur son histoire, ses valeurs et ses ambitions. Une discussion spontanée et parsemée de bons conseils pour entreprendre !
Bonjour Anthony, et merci d’avoir accepté notre invitation. Pouvez-vous nous raconter l’histoire qui se cache derrière Feed. ? Comment vous est venue cette idée ? Quelle clientèle ciblez-vous ?
Je suis issu d’une famille pauvre et j’ai toujours voulu secouer le système, faire changer les choses.
Dans ma vie, j’ai été deux fois confronté à la faim. Une première fois à 16 ans par manque d’argent et une seconde fois à 26 ans par manque de temps. J’ai donc pensé à une solution pratique et équilibrée.
Dans un premier temps, j’ai élaboré mes propres mélanges à base de farine végétale, de fruits et de légumes mixés. Puis je me suis entouré de médecins nutritionnistes et d’ingénieurs en nutrition humaine pour créer des recettes pour le plus grand nombre avec un cahier des charges exigeant (vegan, sans gluten, sans lactose, sans OGM). C’était en janvier 2017, et Feed. était né.
Nous ciblons toutes les personnes qui veulent gagner du temps pour faire autre chose : sportifs, étudiants, personnes actives … L’objectif de Feed. n’est pas seulement d’apporter 100% des nutriments dont le corps a besoin, mais aussi de rappeler aux consommateurs que tout est possible, quel que soit votre milieu social d’origine.
Avec du travail, de la passion, de la résilience et de l’ambition, tout est possible. Nous en sommes la preuve par l’exemple, et c’est ce message de motivation que nos consommateurs recherchent en faisant partie de notre communauté.
Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs le concept de la SmartFood ?
La SmartFood a pour but d’apporter au corps tous les nutriments dont il a besoin. C’est pour se nourrir, autrement.
Chez Feed. nous proposons des barres-repas, des boissons-repas et des snacks équilibrés qui apportent 100% des apports nutritionnels. Ils peuvent être consommés à tout moment de la journée, pour avoir plus de temps et se donner à fond, en tout.
Où sont fabriqués vos produits ?
Nos produits sont fabriqués en France.
Où distribuez-vous vos produits ? Quelle est la proportion vente en ligne versus vente physique ?
Nos produits sont distribués dans plus de 5000 points de vente en France (Monoprix, Franprix, Carrefour…), en Europe et sur notre e-shop. La vente physique/en ligne est à 50/50.
Quelles sont les exigences du marché FoodTech ? Est-ce un secteur intéressant ?
La FoodTech est un marché très réglementé mais avec un potentiel gigantesque. Le futur de l’alimentation se joue maintenant, et la France a un vrai rôle à assumer.
Les investisseurs l’ont bien compris et parient chaque année des centaines de millions sur ce secteur en forte croissance.
Qu’est-ce qui vous a amené vers l’entrepreneuriat ? Avez-vous toujours eu la fibre entrepreneuriale ?
Depuis l’âge de 18 ans, j’ai toujours créé mes propres sociétés, mes propres emplois (immobilier, import/export, investissement financier etc). Le terme entrepreneur me parait galvaudé aujourd’hui.
Je me considère plutôt comme un “business man” qui cherche à apporter de la valeur au consommateur. L’écosystème start-up parisien est surfait, superficiel, et surtout non représentatif de l’inclusivité française.
Vous déclarez ouvertement venir d’un milieu modeste, avec une adolescence difficile. Comment votre histoire a-t-elle influencé votre parcours entrepreneurial ?
Elle m’a forcé à sortir de ma zone de confort et à me fixer des objectifs que certains auraient trouvés inatteignables. Je n’avais pas le choix, il fallait que je réussisse. Je n’avais pas peur de tout perdre.
Dans ma jeunesse, j’ai connu l’enfer, et je l’ai traversé en souriant. Pour moi, le monde des start-ups est une partie de plaisir.
Vous dites régulièrement n’avoir aucun concurrent. Pour quelle raison ?
Car c’est le cas en France. Nous n’avons que deux ou trois gros concurrents dans le monde (USA, UK, Allemagne). Nous assistons à la naissance d’un nouveau marché qui va être amené à exploser dans les prochaines années.
Feed. a rapidement connu un succès exponentiel. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel succès, selon vous ?
Au départ, nous nous sommes heurtés aux préjugés mais nous avons réussi à faire changer les mentalités. Pour cela, nous avons fait goûter le produit au maximum, et avons expliqué que l’objectif n’était pas de se substituer à l’alimentation à 100%, mais plutôt d’offrir une alternative ponctuelle, les jours où vous êtes pressé.
Aujourd’hui Feed. est rentré dans le quotidien des français. Schopenhauer disait : « Toute innovation passe par trois stades, d’abord elle est ridiculisée, puis violemment combattue, avant d’être considérée comme ayant toujours été évidente ».
Quelles sont vos ambitions pour Feed. ?
L’année 2020 est une année charnière pour Feed. car nous avons effectué de nombreux changements :
1. Une amélioration de nos recettes, pour encore plus de plaisir et de nutrition.
La quantité de sucre par repas a été divisée par 8 et nous avons ajouté de l’avoine, des fruits et des légumes lyophilisés à nos recettes pour plus de naturalité.
2. Des actions écologiques concrètes et visibles, pour agir, maintenant.
Nous arrêtons nos iconiques bouteilles en plastique transparent au profit de sachets en papier 100% recyclables.
Nos emballages carton étaient recyclables. Ils sont désormais recyclés et recyclables.
Et toujours avec 0 gaspillage. Nous sommes signataires de la première charte d’engagement de la Foodtech pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
3. Un changement d’identité, pour casser les codes.
Avec des couleurs rupturistes. Pour comprendre. Reconnaître. Choisir.
Avec des mots impactants.
Car Feed. ce n’est pas que des barres ou des poudres. C’est une mentalité, un état d’esprit. Et nous utilisons des mots forts pour le dire.
4. Des nouvelles recettes, pour plus de diversité.
Nous lançons la gamme Feed. Snack. avec 6 raw-barres. Ce sont des barres sans cuisson pour conserver toutes les propriétés nutritionnelles naturelles, et avec peu d’ingrédients.
Avec ces améliorations, nous aimerions conquérir le marché américain.
Feed. est déjà disponible dans de nombreux pays. Avez-vous connu des difficultés lors de votre expansion à l’international ?
Il est toujours difficile de se lancer sur un nouveau marché car la réglementation, les habitudes de consommation et la façon de travailler varient beaucoup d’un pays à l’autre.
Mais en étudiant suffisamment le marché et en trouvant les bons contacts, c’est possible.
Quel conseil pourriez-vous donner à nos lecteurs souhaitant se lancer dans l’aventure start-up ?
Le plus important est de croire en soi, de ne pas écouter les autres, de travailler énormément, d’être déterminé, de faire preuve de résilience et de ne jamais baisser les bras.
Nos remerciements à Anthony Bourbon, fondateur de Feed.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one.
