À la sortie d’un été marqué par des incendies dévastateurs, notamment en Californie et autour de la Méditerranée, le changement climatique revient dans l’actualité.
En ce mois de septembre, entre la publication d’un rapport du GIEC et la prochaine COP26, la nouvelle Convention des Entreprises pour le Climat démarre ses travaux.
C’est l’occasion pour nous d’évoquer le rôle des entreprises dans le traitement de la crise climatique.
Organisations, conventions et conférences : le climat préoccupe
Alors que la crise sanitaire bouleverse depuis 18 mois toutes les politiques des gouvernements et des entreprises, les 3 prochains mois devraient marquer le grand retour de la préoccupation pour le changement climatique.
Déjà, le 9 août dernier, le Groupe d’experts International sur l’Évolution du Climat (GIEC) a publié la première contribution de son sixième rapport d’évaluation, celle consacrée aux éléments scientifiques.
7 ans après le précédent rapport, les scientifiques confirment l’urgence climatique. La situation actuelle et les prévisions, si rien n’est fait pour atténuer le phénomène, sont conformes à leurs pires prévisions d’alors.
Les deux autres volets du rapport ne sont attendus qu’au premier trimestre prochain, et la synthèse pour septembre 2022. Ces volets concernent les impacts sur les écosystèmes, les possibles adaptations de ces derniers et les politiques d’atténuation.
Pourtant, la COP26, déjà reportée en raison de la pandémie, n’attendra pas. Cette conférence réunira près de 200 États en novembre à Glasgow.
En plus des gouvernements, de nombreuses villes, associations et même des entreprises privées participeront aux travaux de cette conférence cruciale. Car sur la problématique climatique, les responsabilités sont partagées et les solutions sont les bienvenues d’où qu’elles viennent.
En France, la Convention des Entreprises pour le Climat
Les entreprises l’ont bien compris : leur propre existence dépend de la lutte contre le changement climatique. Et plutôt que ne faire que suivre les nouvelles réglementations, il vaut mieux contribuer à construire des solutions.
C’est dans cet esprit que des dirigeants d’entreprises françaises de toutes tailles ont créé une association en décembre dernier. À partir du 9 septembre, 150 d’entre eux participeront activement aux sessions de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), inspirée par le modèle de la Convention Citoyenne pour le Climat.
L’objectif de la CEC consiste à « émettre des propositions audacieuses et impactantes, destinées à être mises en œuvre dans les entreprises ». L’ambition est grande : « 8 mois pour provoquer un sursaut ».
La CEC espère que le poids que représentent les entreprises, créatrices de richesse, facilitera le soutien politique à leurs propositions. En cas de succès, elle compte insuffler la même démarche à l’international. Cela en s’appuyant sur les liens qui relient les entreprises françaises et étrangères à travers des groupes transnationaux et des partenariats.
Les entreprises à l’action pour le climat
Les entreprises françaises ne se contentent pas de participer à ces initiatives de réflexion et de propositions. Globalement, elles sont les plus engagées d’Europe en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), devant les pays nordiques, l’Allemagne et le Royaume-Uni, selon une étude du BCG publiée en 2019.
Dans le détail, nos très grandes entreprises semblent pourtant à la traîne. Selon Novethic, en 2019, seules 2 entreprises du CAC40 (soit 5%) étaient neutre en carbone. C’est moins que les entreprises de l’IBEX35 espagnol (6%), du Dow30 américain (7%) et du FTSE100 britannique (8%).
Investissements verts
Les grands groupes français montrent toutefois l’exemple en investissant massivement pour protéger l’environnement. En particulier, entre 2017 et 2019, ils ont doublé les investissements visant à limiter les effets de serre.
Selon l’INSEE, les secteurs qui investissent le plus dans cette action sont, dans l’ordre, l’énergie, l’agroalimentaire et la chimie, en considérant l’ensemble des entreprises de chaque secteur.
Innovation, transformation écologique
Les entreprises sont aussi celles sur lesquelles les gouvernements et les ONG comptent pour qu’elles imaginent des solutions à la fois efficaces face au changement climatique et compatibles avec le développement économique et social.
Une difficulté, ici, tient au fait que de très nombreuses innovations à fort intérêt écologique naissent dans des petites entreprises. Or, un effet significatif sur le climat requiert que ces innovations soient déployées en masse.
Il faut donc souvent qu’une grande multinationale s’empare de la solution pour qu’elle atteigne les marchés de masse, à moins que la petite entreprise ne réussisse à croître très rapidement.
La crise du Covid-19 aura peut-être permis de progresser durablement dans certains domaines : les trajets domicile – travail, les voyages d’affaires et autres déplacements professionnels, par exemple.
On le voit, les entreprises ne restent pas à l’écart de la crise climatique. Elles prennent au contraire toute leur part, tant dans les responsabilités que dans l’action.
Certes, de nouvelles réglementations les y contraignent, ou au moins les incitent à agir. C’est le cas notamment de la déclaration de performance extra-financière, issue d’une directive européenne.
Mais les entreprises prennent surtout conscience qu’il est dans leur propre intérêt de participer directement à la lutte contre le réchauffement climatique.