Fondée en 2017, DAVIGOLD est une fintech en forte croissance, spécialisée dans les solutions logicielles de Private Equity entièrement intégrées. La startup développe de nouvelles fonctionnalités uniques qui aident ses clients à gagner 30% de temps dans leurs opérations de back et front office.
Pour le Journal du Manager, David Mrejen revient sur l’histoire de DAVIGOLD, la Tesla du logiciel Private Equity.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel et entrepreneurial avant DAVIGOLD ?
À la base, j’étais dans la finance, où je travaillais pour un fond de Private Equity. Puis un jour, j’ai fait un constat : les fonds d’investissement utilisaient des logiciels très complexes, ce qui m’a donné l’envie de rendre les choses beaucoup plus simples.
L’idée était de créer un ERP, c’est-à-dire un logiciel « tout-en-un » dédié aux fonds de Private Equity, mais en jouant beaucoup sur l’aspect convivialité et simplicité.
Quelle est l’histoire de DAVIGOLD ? Comment ce projet est-il né ?
Ce projet est né suite à deux constats. Tout d’abord, les logiciels existants, développé par de très gros acteurs, sont très complexes à utiliser. Pour chaque élément, il faut passer une heure à comprendre comment marche la moindre action. C’est une chose que les financiers n’ont pas le temps de faire. D’ailleurs, moi-même, en tant que financier, je ne les ai pas utilisés.
Le second constat est que dans ce secteur, 70 % des implémentations ont échoué. En effet, la plupart des projets se plantent, car ils sont mal gérés et les outils sont bien trop complexes. C’est ainsi que j’ai eu le déclic pour créer DAVIGOLD. Je voulais proposer un logiciel « tout-en-un » dédié aux fonds de Private Equity, aussi simple à l’utilisation qu’à l’implémentation.
Comment fonctionne la technologie que vous avez mise au point ?
Un fonds d’investissement gère une multitude de données, éparpillées dans des centaines de fichiers Excel, des milliers de documents dans plusieurs répertoires, des milliers de mails dans Outlook, etc. Cela représente des téra de données éparpillées un peu partout (dans plusieurs logiciels, des fichiers Excel, des e-mails, etc.) et impossibles à gérer et quasi inexploitables, car pas structurées. C’est là que DAVIGOLD intervient.
Grâce à notre technologie « tout-en-un », il est possible de tout consolider et tout centraliser. Autrement dit, notre logiciel permet de gérer le Big Data des Private Equity. Mais également de retrouver n’importe quelle information liée au fonds en moins de 2 secondes. C’est ce à quoi nous nous engageons.
La deuxième valeur ajoutée, c’est la production de reporting. Le reporting est un sujet très important pour les fonds d’investissement, car c’est le document essentiel qu’ils fournissent à leurs investisseurs pour montrer leur évolution. À ce propos, notre logiciel dispose d’un Report Builder propriétaire, constituant l’une des nos plus grandes forces. L’utilisateur peut générer en un clic, le reporting trimestriel complet de son fonds, entièrement automatisé ! Si il souhaite modifier le modèle, notre outil permet à l’utilisateur de modifier directement en 2 clics, sans aucune connaissance informatique. Ceci constitue une réelle innovation, dans la mesure ou les outils de reportings nécessitent une grande technicité et expertise, et par conséquent un réel manque de flexibilité pour le client.
Avez-vous des concurrents ? En quoi DAVIGOLD se démarque-t-elle des autres éditeurs présents sur le marché du développement de logiciels de Private Equity « tout-en-un » ?
Oui, nous avons des concurrents et en général, ce sont de très gros acteurs qui existent depuis 20 – 25 ans. Il y a même de grandes entreprises, voire les plus gros asset managers au monde qui développent eux-mêmes ou qui ont racheté des sociétés de logiciels concurrents. Mais je reviens toujours sur notre avantage : un logiciel très rapide, convivial et innovant en comparaison de la concurrence qui ne peut pas tenir la scalabilité et qui est désagréable à utiliser. Autrement dit, pour réaliser une opération, au lieu de la faire en 2 minutes avec notre logiciel, vous passerez une demi-heure sur un autre logiciel. Tout cela se reflète dans l’optimisation de votre temps.
Nous sommes propriétaires du code de DAVIGOLD à 100 %, mais nous nous basons sur l’environnement de Microsoft. Aujourd’hui, les clients nous surnomment la Tesla du logiciel Private Equity, car nous sommes réputés pour notre adoption des dernières technologies, à savoir fournir le produit le plus « tech » du marché.
Comparées aux autres qui utilisent des technologies obsolètes datant d’il y a 20 – 25 ans, nos technologies sont très récentes. De ce fait, elles permettent d’avoir un logiciel qui sait traiter le volume. Lorsqu’un fonds d’investissement a des dizaines de milliers d’investisseurs, c’est important de savoir traiter ce volume et de le traiter avec de la performance. Cela signifie que les fonds d’investissement, à l’aide de notre logiciel, sont en mesure de faire évoluer leur business. Et c’est tout l’enjeu : non seulement notre logiciel permet au fonds de gagner du temps dans ses opérations quotidiennes, mais surtout il lui permet de « scaler » son business, à savoir gérer plus d’investisseurs, et par conséquent augmenter ses Actifs sous gestion (AUM) plus rapidement, avec DAVIGOLD.
Quels sont les enjeux et spécificités des fonds d’investissements ?
Aujourd’hui, nous faisons face à un gros enjeu de digitalisation dans la finance, en particulier dans les fonds de Private Equity, du fait que l’activité de Private Equity va doubler d’ici 3 à 4 ans.
À ce propos, il y a un nouvel évènement qui est entrain de se produire, c’est la démocratisation du Private Equity. Cela signifie que n’importe quel porteur peut investir dans des fonds de Private Equity, ce qui n’était pas possible avant. Évidemment, qui dit « croissance de l’activité » dit « importance de la digitalisation et de la gestion du volume ». C’est l’enjeu essentiel : comment gérer toute cette activité qui va exploser ?
Notre logiciel se situe exactement dans le cœur de cet enjeu. Il s’agit de gérer toute cette croissance et cette complexité liée au règlementaire. Il est aussi à noter que nous avons une partie règlementaire dans le logiciel qui permet de gérer tout cet aspect.
Quelles stratégies et actions ont contribué au succès de DAVIGOLD depuis 2017 ?
La première stratégie est de jouer sur le côté extrême simplicité. C’est un élément différenciateur à 180° qui nous permet aujourd’hui de décrocher de gros contrats. En effet, nous avons gagné les 4 derniers marchés sur lesquels nous étions positionnés, et ce contre de gros concurrents.
La raison est simple, aujourd’hui, les fonds d’investissement cherchent un logiciel convivial, agréable à utiliser et qui leur fera gagner trois fois plus de temps. Quitte à travailler avec une petite startup en pleine croissance plutôt qu’une grosse entreprise qui propose un logiciel vieux de 20 ans et qui fait perdre un temps fou. Il faut souligner que chez DAVIGOLD, nous sommes sur un taux d’implémentation réussi de 100 %, ce qui est très rare dans le monde du logiciel.
Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ? Comment comptez-vous financer l’activité de DAVIGOLD ?
Une de nos forces actuellement est que nous n’avons pas d’investisseur externe. Lorsque l’équipe dirigeante est à la tête de l’entreprise et prend toutes les décisions, cela permet de garder la créativité. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes plus innovants. En effet, toute notre créativité est reflétée dans notre logiciel.
Je ne dis pas que nous ne ferons jamais de levée de fonds, en tout cas pour le moment nous n’en avons pas fait. Ce sera peut-être le cas à terme, car j’ai été contacté par plusieurs fonds. Parmi eux, des clients à nous et aussi plusieurs contacts à Londres et aux États-Unis. Ces entreprises s’intéressent aux startups innovantes à forte croissance présentes dans un secteur en plein boom. Nous sommes toujours en discussion avec certaines d’entre elles, mais je ne peux rien dire de plus pour l’instant.
Quelles difficultés avez-vous connues lors de votre parcours entrepreneurial ?
À l’instar de la majorité des entreprises aujourd’hui, notre plus grande difficulté était le recrutement. Sachant qu’on est dans la Tech, trouver de bons développeurs est une tâche encore plus difficile.
Néanmoins, nous nous en sortons assez bien cette année. Nous avons recruté 3 nouveaux développeurs compétents et nous souhaitons en recruter 6 autres. Le point important est que depuis 2022, nous avons engagé un Talent Manager pour s’occuper de toute la partie recrutement.
En somme, le recrutement était un problème jusqu’ici, mais cela l’est de moins en moins grâce aux efforts fournis. Ce qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui, même dans le recrutement il faut être innovant pour se démarquer des autres.
Comment attirez-vous les candidats à l’embauche ? Leurs exigences ont-elles changé ces dernières années, notamment chez les jeunes diplômés ?
Dans un premier temps, nous jouons beaucoup sur l’innovation et sur la croissance. Nous faisons comprendre qu’on est encore une petite entreprise de 6 personnes, bientôt de 12. Les rôles et les responsabilités de chacun sont donc plus importants. Je pense que le challenge est beaucoup plus intéressant quand on est dans une entreprise qui fait une croissance 150 – 200 % par an et où tout est à faire, plutôt qu’une société avec 4000 ou 5000 employés où l’on fait un travail routinier. De plus, chez nous, les perspectives d’évolution sont plus grandes. Par exemple, nous venons de recruter un chef de projet et pour nous, c’est le résultat qui compte. S’il est efficace et qu’il fait ses preuves, dans un an il deviendra Directeur de Projet.
Le second point concerne les avantages que nous offrons en plus des salaires. Il est évident que pour ce qui est de proposer un salaire, toutes les entreprises savent le faire. Typiquement, nous avons mis en place une nouvelle politique. Nous mettons une Tesla à disposition de toutes personnes du management au bout de deux ans. L’idée est de donner ce côté innovant aussi avec nos talents, et qu’ils aient un cadre de vie très agréable en nous rejoignant
Auriez-vous des conseils à donner aux lecteurs du Journal du Manager souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Le conseil que je donnerai, c’est de ne pas hésiter à mettre ses moyens personnels dans son projet. Il suffit de prendre mon exemple, j’ai mis toutes mes économies dans DAVIGOLD. Pour moi, en tant qu’entrepreneur, c’est un bon test qui permet de voir si vous croyez vraiment en votre projet ou pas. Et c’est d’autant plus un bon point de tout dédier à son projet, en termes de temps, d’argent et de moyen, quand on y croit sincèrement.
Le second conseil sera d’être focus, c’est-à-dire ne pas vouloir tout faire en même temps. La plupart du temps, quand on ouvre une startup, on souhaite se développer dans plusieurs pays en même temps ou sur plusieurs produits. Je pense que ce raisonnement est une erreur. Chez DAVIGOLD, nous sommes focalisés exclusivement uniquement sur l’ERP de Private Equity, et pour l’instant sur la France et Luxembourg, en vue dans un second temps de se développer beaucoup plus rapidement en Europe. Notre challenge est très clair : construire et fournir à nos clients le meilleur ERP de Private Equity au monde.
Nos remerciements à David Mrejen, fondateur de DAVIGOLD.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one