Fondée fin 2019, Rosaly est une Fintech qui aide les entreprises à améliorer le bien–être financier de leurs employés. En effet, la jeune pousse fluidifie l’accès au salaire et apporte conseils et éducation budgétaire à l’aide d’une application.
Pour le Journal du Manager, Arbia Smiti, fondatrice et CEO de Rosaly, nous raconte son histoire.
Pouvez-vous nous présenter l’histoire et l’activité de Rosaly ?
L’idée de fonder Rosaly m’est venue à un moment où j’étais en quête de sens vis-à-vis de mon métier. Il était fondamental que mon nouveau projet ait un impact positif sur la société.
Étant fortement impliquée dans l’entrepreneuriat, je voulais dédier mon expérience passée à un projet répondant à un enjeu social. Durant la crise des Gilets jaunes, l’émergence de revendications soulignant la gestion financière compliquée des Français m’a marquée.
Les solutions bancaires alternatives permises par l’octroi de divers crédits ne sont pas satisfaisantes. Étant sensibilisée aux solutions qui se développent aux États-Unis et dans d’autres pays, j’ai souhaité décliner ces solutions et les rendre accessibles en France et en Europe.
C’est ainsi que fin 2019 a été fondée Rosaly, une fintech offrant des services d’acomptes sur salaire et d’éducation à la gestion financière pour les employés.
Rosaly est une fintech à impact social B Corp. Elle a pour défi d’aider les organisations à révolutionner le bien-être financier de leurs salariés, grâce à une solution de paie à la demande accompagnée d’un dispositif d’éducation financière. Notre solution permet aux entreprises de renforcer la politique sociale auprès des employés, afin de les aider à faire face aux imprévus et mettre un terme aux fins de mois difficiles.
Qui sont vos clients ? Quel est le business model de Rosaly ?
Nos clients sont principalement des entreprises à « cols bleus ». Restauration, Service à la personne, retail, etc. sont les principaux secteurs que nous touchons. Parce que les petits salaires sont plus enclins à faire des acomptes d’une part, mais aussi parce que ces secteurs sont fortement touchés par le turnover. La marque employeur et les bénéfices sont donc un atout de taille pour ces entreprises.
Notre modèle est basé sur l’employeur, car nous sommes convaincus que les employés ont besoin d’une véritable alternative aux prêts à la consommation et aux découverts. C’est donc un service 100 % gratuit pour les utilisateurs.
L’employeur doit payer un simple abonnement mensuel, au même titre qu’un bénéfice salarial. Les seuls coûts supplémentaires surviennent au début du service, avec des frais de mise en place pour l’intégration, le kit de communication et l’assistance globale pendant le lancement. Ces frais vont de 400 € pour les PME à 10 000 € pour les entreprises de plus de 5 000 employés.
Comment les acteurs du marché du travail en France ont-ils accueilli l’innovation de Rosaly ?
C’est un véritable marathon, car ce service n’existait pas jusqu’à présent. Les entreprises ne réalisent donc pas encore que le besoin est là, car les salariés n’osaient pas demander d’acompte. Cependant, nous avons la chance d’être fortement mis en avant par les médias et l’écosystème startups, car notre solution est innovante et a un fort impact.
De plus, à l’heure où la question du pouvoir d’achat s’entend partout, Rosaly renforce sa crédibilité auprès des décideurs. Les directions des Ressources Humaines sont curieuses et nous écoutent, nous commençons d’ailleurs à convertir des comptes de plus en plus importants.
Comment le marché de la Fintech du salaire a-t-il évolué ces dernières années ?
Vous n’êtes pas sans savoir que les fintech explosent. La demande pour des solutions alternatives aux modèles traditionnels augmente fortement. Cela s’explique par le fait que la technologie permet maintenant de proposer des innovations aussi performantes que sécurisées. Par contre, en ce qui concerne le salaire, il y a eu très peu, voir 0 innovation ces 30 dernières années à ce sujet.
Avez-vous des concurrents ? En quoi Rosaly se démarque-t-elle des autres Fintechs du salaire présentes sur le marché ?
Nos concurrents sont principalement les acteurs étrangers US et UK, qui ne sont pas venus sur le marché européen car la barrière à l’entrée au niveau du légal était trop importante. De nouveaux acteurs se développent sur le marché français, mais nous sommes les premiers.
De plus, nous proposons un certain nombre de services autour de l’éducation financière. Des services tels qu’un diagnostic d’aides sociales, un coaching budgétaire et une mise en relation avec des assistantes sociales en cas de besoin.
Dans quelles villes êtes-vous aujourd’hui présents ? Quels territoires souhaitez-vous à présent conquérir ?
Nous sommes présents partout en France, et nous voulons nous étendre en Europe, en commençant par l’Espagne, le Portugal et l’Italie.
Quelles sont les difficultés éprouvées par les entrepreneurs de la Fintech du salaire ? Comment composez-vous avec ces obstacles ?
Le premier obstacle a été légal, ce qui constituait une véritable barrière à l’entrée. Ensuite, c’est le côté produit qui prend le plus de temps. Car la technologie derrière notre solution est assez avancée, et il faut constamment l’améliorer. L’enjeu numéro un est donc le recrutement. Il est crucial de pouvoir constituer une équipe de talents engagés, qui peuvent faire face à tous les challenges rencontrés.
Quelles sont vos ambitions pour Rosaly ? Comment imaginez-vous cette activité dans 5 ans ?
Dans 5 ans, nous serons peut-être listés parmi les nouvelles licornes françaises, qui sait …
Quelles leçons retenez-vous de cette aventure entrepreneuriale ? Auriez-vous des conseils à donner aux lecteurs du Journal du Manager souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Mon plus grand conseil serait de bien choisir ses collaborateurs et de vraiment passer du temps lors du processus d’embauche. Une équipe de personnes passionnées et motivées peut faire toute la différence.
Nos remerciements à Arbia Smiti, fondatrice & CEO de Rosaly.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one