Ces dernières années, la qualité de vie au travail est plus que jamais mise sur le devant de la scène. Le credo : une juste conciliation de la performance de l’entreprise et du bien-être des salariés.
Certaines entreprises n’hésitent plus à faire appel à des Chief Happiness Officiers, littéralement des “Responsables du bonheur”.
Parce qu’elle constitue une discipline extrêmement large, manager.one revient aujourd’hui sur les manières d’améliorer la qualité de vie au travail. Au programme : 5 pistes de réflexion, afin de mener à bien vos premières démarches.
Qu’est-ce que la qualité de vie au travail ?
La qualité de vie au travail (QVT) combine performance de l’entreprise et bien-être des salariés.
Elle consiste à améliorer les conditions de vie et la façon de travailler de ses salariés, tout en maintenant ou en augmentant la performance collective de l’entreprise.
Améliorer la qualité de travail profite à tous les acteurs en présence : entreprise, salariés, partenaires… En effet, elle renforce l’attractivité de l’entreprise, la motivation professionnelle et la fidélisation.
La qualité de vie au travail tend également à limiter les coûts indirects liés à l’absentéisme, au turn-over, ou encore au mauvais climat social.
Il n’existe aucune définition officielle de la qualité de vie au travail, ni dans la loi, ni dans la science.
Cependant, l’Accord National Interprofessionnel du 19 juin 2013 “Vers une politique d’amélioration de la QVT et de l’égalité professionnelle” conceptualise la notion, au moyen de cinq dimensions :
- Conditions de travail
- Relations de travail
- Possibilités de réalisation et de développement
- Respect de l’égalité professionnelle
- Possibilité de concilier vie professionnelle et vie personnelle
Comment mesurer la qualité de vie au travail ?
La qualité de vie est basée sur la perception qu’a le salarié de l’écart entre ce qu’il vit actuellement et ce qu’il aimerait vivre. C’est une perception essentiellement subjective, qui peut varier d’un salarié à un autre.
Comment mesurer le plus objectivement possible la qualité de vie au travail ?
Il n’existe pas de grille universelle ni officielle des critères à observer pour mesurer la qualité de vie au travail.
Néanmoins, l’ANACT, Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, a établi 6 grandes catégories d’indicateurs pour prendre le pouls de la santé et qualité de vie au travail :
- Indicateurs démographiques. Ex : âge, répartition hommes-femmes, qualifications, ancienneté.
- Indicateurs d’absentéisme. Ex : taux d’absentéisme, durée des absences, motifs.
- Indicateurs liés au parcours et à l’emploi. Ex : accès à la formation, mobilités, promotions, turn-over.
- Indicateurs de santé. Ex : troubles de santé, inaptitudes, reclassements.
- Indicateurs de sécurité. Ex : accidents du travail, incidents, agressions.
- Indicateurs de conditions de travail. Ex : contraintes temporelles, pénibilité, autonomie, qualité des relations de travail.
Cette énumération doit simplement faciliter les travaux de mesure de la qualité de vie au travail. Les indicateurs à utiliser ne peuvent provenir à 100% d’un organisme tiers. Les bons indicateurs sont essentiellement ceux que les acteurs se sont donnés au regard de la situation particulière de l’entreprise.
Quoi qu’il en soit, les salariés doivent être parties prenantes lors des discussions. Les managers et dirigeants ne peuvent pas à eux seuls juger de la qualité de vie au travail, qu’ils ont d’ailleurs tendance à surestimer.
En outre, produire et diffuser des chiffres en rapport avec les indicateurs sélectionnés ne suffit pas. Il est absolument nécessaire d’interpréter les indicateurs de la façon la plus objective possible. C’est la raison pour laquelle ce travail sera biaisé s’il n’est pas réalisé par une multitude d’acteurs en collaboration.
5 fils directeurs pour améliorer la qualité de vie au travail
Les pistes pour améliorer la qualité de vie au travail peuvent être extrêmement variées. Pour y voir plus clair, manager.one vous présente 5 fils conducteurs, associés à des idées de mesures concrètes.
Préserver l’équilibre vie personnelle – vie professionnelle
L’enjeu réside essentiellement dans l’aménagement des horaires des salariés, mais aussi du lieu de travail. Accepter des journées de télétravail ou des horaires flexibles augmente le bien-être des salariés, voire même leur productivité.
Les entreprises peuvent également chercher à préserver la vie de famille, par exemple en établissant des partenariats avec des crèches de proximité.
Organiser des temps de détente et de loisir
Certaines entreprises mettent en place des espaces spécialement consacrés aux instants détente. C’est ainsi qu’ont vu le jour des potagers d’entreprise, des salles de relaxation, des laboratoires photo, ou encore des bibliothèques.
Il est également possible de mettre en place des partenariats avec des professionnels, pour des soins spécifiques. Des séances de relaxation ou de sophrologie peuvent ainsi être proposées aux salariés. Des coachs sportifs peuvent être conviés, pour des séances de sport collectives.
Mettre l’accent sur la formation
Permettre aux salariés de se former en continu est essentiel tant à leur productivité qu’à leur épanouissement : ils voient alors leurs compétences sans cesse renouvelées. Il est ainsi très important de mettre l’accent sur la formation continue au sein de l’entreprise.
Pourquoi ne pas mettre également en place des actions de formation ciblées ? Certaines entreprises font par exemple venir des experts en gestion de temps, ou bien organisent des conférences sur des thèmes précis.
Être à l’écoute de ses collaborateurs
Donner la parole à ses collaborateurs est essentiel à l’implication des salariés et la bonne ambiance dans les bureaux.
L’avis des salariés peut être obtenu de diverses façons. Parmi les plus courantes : la mise en place d’une boite à idées, les questionnaires papier réguliers pour sonder les besoins, ainsi que la tenue de réunions hebdomadaires dédiées.
Aménager l’espace de travail
L’espace de travail contribue grandement à la motivation et productivité des salariés. Il est important d’installer du matériel de qualité, flexible et réglable, afin qu’il s’adapte à chaque salarié.
L’accent peut être mis sur la décoration : plantes vertes, couleurs, tableaux, luminosité…
Certaines entreprises ont intégré le concept novateur de flex office, c’est-à-dire l’absence de bureau attitré.
Améliorer la QVT : comment implémenter des changements ?
L’amélioration de la qualité de vie au travail est une démarche qui prend du temps et qui se doit d’être réfléchie.
L’ANACT propose une procédure en quatre étapes pour implémenter des changements au sein de l’entreprise.
Le cadrage
Avant même d’évaluer ce qui est à améliorer au sein de l’entreprise, il est important de réfléchir à la notion de qualité de vie au travail. Qu’est-ce que la QVT ? Pourquoi l’améliorer dans l’entreprise ? Quels sont les objectifs ?
Il est important de faire intervenir, à ce stade déjà, une diversité d’acteurs. Cela permet de décloisonner et de partager les préoccupations.
L’état des lieux partagé
L’état des lieux partagé permet d’observer ce qui fonctionne dans l’entreprise, et ce qui pose problème. Voit-on des pistes d’amélioration ?
Il est essentiel à ce stade d’offrir la possibilité aux salariés de parler de leur travail et d’émettre des propositions.
L’expérimentation
Suite à l’état des lieux, la phase d’expérimentation est cruciale avant de mettre en place un changement.
Les salariés doivent être bien informés du projet, puisque ce sont eux qui vont tester les nouvelles mesures. Il est extrêmement important d’impliquer toutes les personnes concernées, pour que l’ensemble de l’entreprise soit engagé dans le process.
Il est pertinent de proposer aux acteurs concernés d’évaluer les changements selon divers critères : amélioration de l’efficacité du travail, de sa qualité, ou encore du bien-être.
La mise en œuvre des nouvelles mesures
Si l’expérimentation est réussie, les nouvelles mesures sont appliquées. Cela n’empêche pas, évidemment, de rester dans une démarche constante d’amélioration de la qualité de vie au travail.
Qualité de vie au travail : ce qu’il faut retenir
- La qualité de vie au travail combine performance de l’entreprise et bien-être des salariés.
- Il n’existe pas de grille officielle d’indicateurs permettant de mesurer la QVT, qui reste une notion essentiellement subjective.
- Il est néanmoins possible d’identifier certaines pistes d’amélioration, comme le respect des égalités et de la vie privée.
- Les nouvelles mesures doivent être choisies et testées en étroite collaboration avec les salariés, qui restent les premiers concernés.