Fondé en 2015, The Galion Project réunit des entrepreneurs de la tech dont le but est de favoriser l’échange sur les expériences de chacun.
Pour le Journal du Manager, sa co-fondatrice Agathe Wautier a accepté de revenir sur la genèse de ce projet, et sur l’importance d’être bien entouré quand on se lance dans une aventure entrepreneuriale.
Quelle est l’histoire de The Galion Project, fondé en 2015 ? Pourquoi avoir créé ce think thank ?
The Galion Project est né sur l’idée d’un groupe d’entrepreneurs. Fin 2015, les premières licornes françaises ont émergé, et les entrepreneurs ont eu envie de se retrouver pour échanger sur leurs vies entrepreneuriales respectives tout en s’aérant le corps et l’esprit.
De mon côté, j’étais en train de quitter Orange après 8 ans, et je cherchais une nouvelle aventure dans laquelle m’investir. J’ai rencontré JB Rudelle qui m’a parlé de la solitude des entrepreneurs, de leur envie de se retrouver : et de son envie de monter un Think Tank. Et les étoiles s’alignent. Quelques mois plus tard, je monte un projet un peu fou : emmener quarante entrepreneurs pour 3 jours à Saint-Martin, faire du surf et, surtout, échanger entre pairs dans un cadre informel. C’est un succès : la qualité des échanges et des rencontres, la transparence des discussions et les moments inoubliables sont si forts que le verdict est unanime. Réunis dans la Baie du Galion, nous décidons qu’il est indispensable de reproduire cette expérience pour en faire bénéficier d’autres entrepreneurs.
Quelques mois plus tard, 60 entrepreneurs rejoignent l’initiative et le Galion est lancé à Paris, NY et SF pour fédérer la communauté Tech. Les premiers événements Galion voient le jour, et les membres de la première heure insufflent à la marque « l’état d’esprit Galion » : confiance, partage, ambition et joie de vivre.
Aujourd’hui, quelle est son activité et les diverses actions menées ?
Aujourd’hui, The Galion Project est le think tank des entrepreneurs de la tech. Nous réunissons plus de 300 entrepreneur.e.s avec une ambition commune : celle de devenir des leaders mondiaux dans nos domaines et de contribuer à un monde meilleur en portant un modèle d’entreprise Tech innovant, ambitieux et responsable.
The Galion Project est une communauté basée sur l’entraide et la bienveillance, où nous partageons nos bonnes pratiques et nos connaissances sur des sujets d’expertise. Nous formons aujourd’hui une véritable intelligence collective qui permet la création d’outils à destination de tous les entrepreneurs, pour mieux les armer dans leur croissance.
Les deux piliers du Galion sont :
- le partage entre pairs à travers la communauté : nous organisons de nombreux événements pour réunir les entrepreneurs en petit comité, pour qu’ils puissent échanger en toute confiance sur leurs problématiques du moment.
- La transmission de l’expérience à travers le Think Tank : nous diffusons des publications, rédigées par les entrepreneurs du Galion, pour tous les entrepreneurs. L’une d’elles me tient particulièrement à coeur : le Gender Agreement, lancé fin 2018. C’est une charte de solutions à implémenter dans son entreprise pour plus de diversité homme / femme.
Quelle est l’utilité des Think Tank dans le paysage entrepreneurial ? Qu’apporte The Galion Project à ses membres ?
Les outils du Think Tank ont pour objectif d’accompagner un entrepreneur aux moments clés de son aventure, et de lui faire gagner du temps, sans reproduire les erreurs de celles et ceux qui sont déjà passés par les mêmes étapes que lui. Notre think tank s’est attaqué à des sujets parfois très techniques, comme la Galion Term Sheet, un document légal pour les levées de fonds en Series A, mais aussi à des sujets plus « sociétaux », comme le Galion Impact Solutions ou le Gender Agreement. Avec les années, nous avons conçu une véritable boîte à outils de l’entrepreneur, et ces outils font aujourd’hui référence dans l’écosystème. Notre Think Tank agit comme un guide.
Comment les entrepreneurs peuvent-ils bien choisir les réseaux qu’ils intègrent ?
Le réseau est une des clés fondamentales de la réussite d’un entrepreneur. Il peut lui ouvrir des portes, faire briser des plafonds de verre, apporter du business. Pour moi, l’idéal est de ne pas multiplier les réseaux qu’on intègre. Il faut plutôt choisir celui qui nous correspond le plus, qui répond le mieux à notre problématique du moment et qui partage nos valeurs.
Auriez-vous des conseils à donner aux chefs d’entreprise désireux d’étendre leur réseau ?
Les réseaux sociaux sont-ils un bon outil pour les entrepreneurs ? Quelles bonnes pratiques peuvent-ils suivre ?
Vous êtes engagée en faveur de l’inclusion des femmes dans le numérique. Les mentalités évoluent-elles à ce sujet ? Comment faire bouger les lignes ?
Nous avons traité le sujet avec les entrepreneurs du Galion car nous sommes convaincus qu’une entreprise plus inclusive est plus performante. Des études le prouvent, comme celle de McKinsey : « Women Matter 2016 » qui démontre que la parité génèrerait 200MA$ de PIB supplémentaire en 2025 en Europe de l’ouest.
Pour faire bouger les choses, il faut impérativement que le/la CEO de l’entreprise prenne ce sujet à bras le corps. Notre outil, le Galion Gender Agreement, répertorie 45 solutions pour les aider à instaurer un meilleur équilibre hommes/femmes dans leurs équipes. Pour en citer quelques-unes : se fixer un objectif de 30 à 40% de femmes, seuil nécessaire pour impacter l’ambiance, la culture, les codes et l’environnement de travail de l’entreprise, utiliser dans les annonces un vocabulaire neutre vis-à-vis des deux sexes en évitant des expressions connotées…
Heureusement, les mentalités évoluent, effectivement, on l’a vu récemment avec l’allongement du congé paternité. Cette nouvelle loi prend d’ailleurs exemple sur une initiative d’entrepreneurs : le Parental Act, né sur une idée de trois entrepreneurs du Galion : Céline Lazorthes, Isabelle Rabier et Thibault Lanthier.
Quelles sont vos ambitions à l’international ? Comment comptez-vous exporter le Galion Project à l’étranger ?
Nous avons toujours eu des ambitions internationales, c’est pourquoi dès 2015, nous avons lancé le Galion en France mais aussi à San Francisco et New York, pour embarquer les français basés aux US avec nous. Depuis 2018, nous concevons également une programmation spécifique pour notre communauté d’entrepreneurs français basés à New York. Sur le long terme, on aimerait beaucoup accueillir des entrepreneurs étrangers, et tisser un réseau Européen d’entrepreneurs.
Quels sont vos ambitions pour The Galion Project ? Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Mes ambitions sont déjà, de continuer à faire grandir la communauté, pour continuer d’apporter un maximum de valeur aux entrepreneurs. Puis, comme évoqué plus haut, de capitaliser sur notre savoir-faire pour s’implanter à l’international, pour accueillir des entrepreneurs qui se développent dans d’autres pays, mais aussi des entrepreneurs étrangers.
En ce moment, on travaille sur 2 projets assez ambitieux :
- développer des groupes de confiance au sein du Galion, pour se rapprocher au plus près des besoins des membres et conserver la confidentialité de leurs échanges.
- dupliquer notre savoir-faire avec les entrepreneurs sur d’autres métiers. Qu’on soit fondateur, C-Level, ou chef de projet, chaque métier à besoin d’un bon réseau de pairs pour échanger, rester créatif, trouver des solutions… On est en train d’imaginer de nouvelles versions du Galion, qui seraient accessibles et apporteuses de valeur aux collaborateurs de nos entrepreneurs.
Nos remerciements à Agathe Wautier, co-fondatrice et CEO de The Galion Project.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one.
