Fondée en 2020, Olino (ex-Riskee) est une AssurTech dédiée aux entrepreneurs. La start-up offre une solution clé en main pour répondre à tous les besoins de protection des entreprises.
Pour le Journal du Manager, Quentin Fabre revient sur l’histoire de la néo-assurance pour les professionnels.
Pouvez-vous nous raconter histoire, en passant par votre parcours professionnel jusqu’à la naissance d’Olino ?
Pour la petite histoire, j’ai fait une classe préparatoire avant d’enchainer avec un master en Finance à l’École de commerce Rennes. C’est ainsi que j’ai rencontré Dorian Jorry, mon associé, et que nous sommes devenus des amis proches. Pendant notre première année de master, Dorian et moi étions en Junior-Entreprise, dans un cabinet de conseil. Petit à petit, nous avons rencontré énormément d’entrepreneurs qui nous posaient la même question. Ils voulaient savoir comment ils devaient s’assurer et s’il y avait un processus simple ou une solution digitale de type Luko, mais uniquement dédiés aux professionnels. Et à l’époque, il y avait très peu de solutions existantes, l’idée a donc commencé à murir.
Ensuite, nous sommes partis vivre quelque temps à Taïwan. À notre grande surprise, nous y avons découvert une société complètement digitalisée où l’on peut tout faire avec un téléphone. De là-bas, nous avons commencé à réfléchir à comment simplifier l’assurance pour les professionnels. Puis, le covid est arrivé et tout a été fermé en Europe. Avec Dorian, nous avons décidé de prolonger notre séjour, car le covid ne frappait pas à Taïwan en raison des frontières fermées.
Nous avons donc commencé à monter le premier MVP, chercher les premiers investisseurs et immatriculé l’entreprise depuis Taïwan. Au bout d’un an, nous avons constaté que notre projet prenait davantage forme, alors nous avons décidé de rentrer en France afin de constituer une équipe. À notre retour, nous avons entamé notre seconde année de master. J’ai également travaillé pendant un an chez Mazars, en tant qu’auditeur financier pour mon stage de fin d’études. Tout cela en parallèle d’Olino, anciennement connu sous le nom de Riskee.
Il faut souligner qu’à cette époque, nous étions 5 collaborateurs basés à Lyon et nous avons été cités dans les 100 start-up où investir de Challenges. Avec Dorian, nous avions 22 ans quand Olino a commencé à se développer et par la suite, tout est allé assez vite. Plusieurs fonds d’investissement nous approchaient, c’est ainsi que nous avons levé 2,2 millions d’euros en octobre 2022.
Pouvez-vous présenter votre activité en quelques mots ? Quels sont les avantages d’Olino pour ses clients ?
Olino est la solution d’assurance pour tous les professionnels, que ce soit pour protéger son entreprise avec un large choix de contrats, ou pour développer son business en intégrant l’assurance dans son parcours client avec l’assurance embarquée (ou embedded insurance). Cela signifie que nous permettons à n’importe quel acteur B2B de distribuer de l’assurance en marque blanche, à l’intérieur de son parcours client. Par exemple, si une entreprise ouvre un compte chez une banque en ligne comme manager.one, elle peut prendre aussi une assurance directement chez manager.one. Derrière, c’est notre produit et nos APIs qui tournent. L’assurance embarquée est la première verticale business que l’on développe. Aujourd’hui, pour donner des exemples plus concrets, nous sommes présents chez Axonaut, IPaidThat, Silvr, Captain Contrat, etc.
La deuxième verticale business, c’est la distribution directe. Nous avons des assurés tels que Walaxy ou encore Silvr. Dans cette verticale business, ce sont les clients qui viennent directement à nous. Nous leur permettons de souscrire à un contrat d’assurance sur mesure qu’ils peuvent personnaliser comme chez Luko. Sans oublier qu’ils peuvent obtenir leur attestation en 3 minutes, c’est la durée de notre parcours client.
L’avantage avec Olino, c’est qu’il n’y a aucune démarche administrative. Le parcours client ne dure que 3 minutes et à la fin, on obtient son attestation. Aussi, les adhérents ont la possibilité de tout gérer depuis leur téléphone et bénéficient d’un traitement des sinistres en moins de 48 heures.
En quoi Olino se démarque-t-elle des autres AssurTech présentes sur le marché ?
Il y a deux grandes différenciations et la première concerne la partie assurance embarquée. En effet, nous sommes les seuls à proposer une API en marque blanche capable de s’incorporer dans les parcours clients de n’importe quel business B2B. Aujourd’hui, c’est assez unique.
Le second point de distinction concerne les prix. Généralement, nous sommes 20 % moins chers que toute la concurrence du fait qu’on a négocié certains contrats spécifiques à Olino.
Dans quelles villes êtes-vous aujourd’hui présents ? Quels sont vos prochains territoires d’implantation ?
Alors, nous avons un bureau situé Rue de Paradis, à Paris et un second bureau à Toulouse. D’ici la fin de l’année, nous serons présents en Allemagne et en Espagne, car d’un point de vue réglementaire, ces pays sont facilement accessibles pour nous. Ajouté à cela, ce sont des marchés très porteurs dans lesquels nous avons des partenaires qui y sont déjà présents.
Vous avez levé 2,2 millions d’euros en octobre 2022. À quoi ce montant a-t-il servi ?
Cette levée nous a permis de renforcer nos équipes. Nous sommes à présent une quinzaine de collaborateurs au sein de l’entreprise. Elle nous a également permis de développer et d’accélérer sur la partie technologie puisqu’à ce jour, nous sommes les seuls à proposer une API, un SDK, etc. Aujourd’hui, ces fonds nous permettent de nous développer à l’international.
Quelles leçons retenez-vous au bout de trois ans d’activité ?
J’en retiens qu’il y a beaucoup à faire en termes de transparence et de pédagogie sur les contrats d’assurance. En effet, énormément d’entrepreneurs nous contactent parce qu’ils sont déjà assurés chez des concurrents plus traditionnels. La majorité ne comprend pas ce pour quoi ils sont assurés.
Le deuxième constat est qu’un grand nombre de contrats sont inadaptés à certaines entreprises. Typiquement, les SAS, les startup Tech, etc. ont des contrats qui sont inadaptés à leurs activités. C’est le cas d’un de nos clients qui était assuré chez Axa. Ce dernier a été victime de piratage, hélas leur responsabilité civile n’incluait pas ce levier. Pour Olino, c’est la base pour une entreprise SaaS.
Comment percevez-vous l’écosystème start-up en France ?
L’écosystème start-up en France est très dynamique et l’on y trouve beaucoup de créations. Il est vrai qu’aujourd’hui, le contexte économique ralentit. Si bien qu’il y a pas mal d’entreprises qui commencent à faire faillite.
Toutefois, je trouve qu’il est très centralisé à Paris, c’est peut-être le seul reproche que je lui ferais. Pour les start-up qui ne sont pas basées à Paris, les choses sont assez compliquées. Que ce soit au niveau du business comme au niveau du financement. Nous l’avons vécu puisque nous sommes basés à Toulouse.
Malgré tout, nous avons un écosystème très adapté, dynamique et surtout, nous sommes dans un pays qui soutient beaucoup l’entrepreneuriat.
Comment imaginez-vous cette activité dans 5 ans ? Sur quoi misez-vous pour votre développement ?
D’ici 5 ans, on vise un peu plus de 15 millions de chiffre d’affaires. À mon avis, l’activité sera exponentielle, en Europe, du fait du développement à l’international et de l’assurance embarquée en marque blanche.
Nos remerciements à Quentin Fabre, cofondateur & CEO d’Olino.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one
