Fondée en 2015, MyTroc Pro est une marketplace d’économie circulaire et de réemploi professionnel qui booste la RSE des entreprises. MyTroc Pro développe des plateformes de troc, prêt et don qui limitent le gaspillage de matériel et réduisent vos budgets achats ainsi que votre impact carbone.
Pour le Journal du Manager, Floriane Addad nous parle de MyTroc, son histoire, son concept et son ambition.
Quelle est l’histoire de MyTroc ? Quel a été le déclic ?
L’histoire a commencé en 2015. À l’époque, j’étais chanteuse musicienne, et avec mes amis artistes nous n’avions jamais beaucoup de moyens. Nous faisions donc beaucoup d’échanges entre nous. Il est vrai que parfois, on pratique le troc sans même s’en rendre compte. C’est quelque chose de naturel chez l’être humain.
Étant très sensible aux sujets environnementaux, monter un site de troc à grande échelle m’est apparu évident. En effet, c’est un concept économique, écologique qui favorise le lien social. J’ai donc mis une annonce sur internet pour trouver un développeur avec qui m’associer. C’est ainsi que j’ai eu la chance de rencontrer Judicaël Decriem, notre CTO. Quelques mois après, en novembre 2015, mytroc.fr était en ligne.
Mytroc.fr est une plateforme grand public de troc de biens et de services fonctionnant avec une monnaie virtuelle : la noisette. À ce jour, nous comptons environ 350 000 personnes inscrites.
Pouvez-vous présenter l’activité et le business model de MyTroc ?
MyTroc développe des plateformes qui aident les entreprises et les acteurs publics à réduire leur impact carbone. Cela est possible grâce à des solutions numériques de réemploi et de mutualisation. Ces marketplaces d’économie circulaire sur mesure s’adaptent à plusieurs besoins, cas d’usage et secteurs d’activité grâce à toutes les fonctionnalités existantes. Une calculette carbone permet de mesurer les tonnes de déchets et l’équivalent en CO2 évité, ainsi que les économies réalisées. Nos clients peuvent inscrire les données et résultats dans leur rapport RSE.
Concrètement, nos plateformes fonctionnent comme une sorte de « Leboncoin », mais en interne. Autrement dit, lorsqu’un salarié a du matériel dont il ne se sert plus (lampe de table, ordinateur, chaise de bureaux, etc.), il le prend en photo et dépose l’annonce sur le site. Ensuite, si l’un de ses collaborateurs ou un utilisateur d’un autre site est intéressé par l’objet, il le récupère. La transaction peut être soit du rachat, soit de la cession, soit un échange.
Le modèle économique est la vente sous licence de ces plateformes brandées.
Comment votre activité a-t-elle évolué pour donner naissance à MyTroc Pro ?
Très vite, des collectivités et entreprises ont entendu parler de MyTroc.fr grâce aux médias et au bouche-à-oreille. Elles étaient très intéressées par le concept, c’est ainsi qu’elles nous ont approchés. Ces collectivités et entreprises souhaitaient qu’on leur développe des plateformes similaires pour leur organisation, mais adaptées au cadre professionnel.
En 2018, nous avons donc lancé la solution MyTroc Pro avec Tiphaine Bezard, la CSO, qui s’est associée au projet.
Pouvez-vous nous parler de ReShop ?
Aujourd’hui, 57 % du matériel proposé sur les plateformes MyTroc Pro est réemployé en interne. Nous souhaitons aller plus loin en proposant tout le matériel qui ne trouve pas une seconde vie en interne sur ReShop.
ReShop est une plateforme qui interconnectera nos plateformes clientes. Des TPE, PME et associations locales pourront aussi récupérer le matériel de nos grands groupes et administrations.
L’activité de MyTroc a-t-elle connu des changements significatifs ces dernières années ? Les comportements et les besoins ont-ils évolué ?
Depuis janvier 2022, MyTroc Pro a une belle croissance. Je pense que cela est dû au travail de sensibilisation que nous menons auprès des grands groupes et administrations depuis 2018. Mais également aux mesures écologiques qui se durcissent, et la RSE qui devient un véritable enjeu.
Aujourd’hui, MyTroc Pro c’est 20 plateformes mises en ligne, chaque plateforme appartenant à une entreprise ou à une administration. Il faut savoir que plus la plateforme est portée en interne, plus il y a d’échanges. C’est le cas des plateformes comme la SNCF, Enedis, Arts et Métiers, etc. Prenons l’exemple de la SNCF qui compte plus de 44 000 salariés inscrits, c’est-à-dire environ 20 % de la masse salariale. En moyenne, pour un grand groupe comme celui-ci, on enregistre 550 tonnes de CO2 évités, 1 million d’euros économisés et plusieurs milliers d’objets échangés.
Vous avez levé 1 million d’euros en décembre. À quoi ce montant va-t-il servir ?
Cette levée de fonds servira à notre développement sur trois axes particuliers. En premier lieu, nous allons recruter afin d’assurer notre croissance. Ensuite, nous comptons accroitre la performance de nos plateformes. Pour finir, il y a le lancement de ReShop en 2023.
Aviez-vous toujours rêvé de devenir entrepreneur ? Quelles difficultés avez-vous connues lors de votre parcours entrepreneurial ?
En effet, j’ai toujours été dans la création de projets, artistiques auparavant, engagés aujourd’hui.
Sur mon parcours entrepreneurial avec MyTroc, la grande difficulté est d’avoir démarré sans réseau, sans argent, sans expérience, juste avec l’ambition de créer un projet d’envergure à impact positif écologique et social. Cela a été très long, sans parler de difficulté à convaincre nos premiers clients et investisseurs.
Quelles leçons retenez-vous de cette aventure entrepreneuriale ? Auriez-vous des conseils à donner aux jeunes entrepreneurs ?
La leçon que j’en tire et les conseils que je donne aux jeunes qui souhaitent entreprendre, c’est d’être résilient et tenace. Ceux qui y arrivent sont ceux qui n’abandonnent jamais et qui savent ajuster leur projet lorsque cela est nécessaire.
Nos remerciements à Floriane Addad, Fondatrice & CEO de MyTroc.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one
