Virgil, le co-investisseur favori des futurs propriétaires : Rencontre avec sa cofondatrice et COO, Saskia Fiszel

Saskia Fiszel, cofondatrice et COO de Virgil, le co-investisseur favori des futurs propriétaires.

Fondée en 2018, Virgil est une PropTech qui révolutionne l’immobilier en permettant aux jeunes actifs de devenir propriétaires. L’entreprise co-investit du capital, jusqu’à 100 000 euros, aux côtés des acquéreurs et les accompagne à 360° dans leur acquisition, de la simulation de leur projet jusqu’à la remise des clés.

Pour le Journal du Manager, Saskia Fiszel partage avec nous l’histoire de la PropTech qui a inventé la meilleure façon de devenir propriétaire.

Quel fut votre parcours professionnel avant Virgil ? Pourquoi être passée de l’hôtellerie à l’immobilier ?

Diplômée de SciencesPo Paris puis de l’ESSEC, j’ai fait mes premières armes en marketing chez L’Oréal. J’ai ensuite intégré onefinestay quelques mois après son lancement afin de conquérir la France et l’Europe aux côtés de Keyvan Nilforoushan, Deputy CEO de onefinestay. Créée en 2009 et revendue 150 M€ à Accorhotels en 2016, c’est une plateforme qui a réinventé l’hospitalité haut de gamme. C’est là qu’avec Keyvan, nous avons identifié le sujet de l’exclusion des jeunes actifs de l’accès à la propriété qui est pourtant le plus grand levier de création de capital. Nous voulions changer ce problème majeur pour toute une génération. C’est ce qui a provoqué ce passage logique d’un secteur à une mission.

Alors, certes nous sommes passés de l’hospitalité à l’immobilier, mais ce n’est pas tant le secteur que la finalité qui est important. C’est-à-dire réparer l’aberration d’un marché et résoudre un problème de société avec une expérience client 11 étoiles. Avec Virgil, nous permettons à des jeunes actifs de se créer un patrimoine immobilier. Il ne s’agit pas d’appartements aussi luxueux que ceux que nous gérions chez onefinestay, certes, mais au moins un endroit qui sera leur cocon.

Quelle est l’histoire de Virgil ? Comment ce projet est-il né ? 

Chez onefinestay, nous nous sommes rendu compte de deux choses. La première, c’est que les propriétaires d’appartements haut de gamme avaient pour la plupart commencé à investir dans l’immobilier assez jeune. Le fait d’arrêter de payer un loyer et de le transformer en épargne constitue en effet le premier levier de création de richesse.

La seconde, c’est qu’il existait une inégalité criante dans l’accès à la propriété. Soit vous disposez d’un apport (lié le plus souvent à une transmission familiale, héritage ou aide de vos parents), soit vous ne disposez que de votre épargne, et il vous faut la constituer pour apporter à votre banquier les garanties nécessaires à l’acquisition d’un bien immobilier. Or quand vous dépensez 40 % de votre salaire en moyenne dans votre loyer, c’est compliqué d’économiser. Par conséquent, l’écart se creuse entre ceux qui ont acheté — qui chaque mois se constituent un capital —, et ceux qui louent — qui chaque mois jettent de l’argent par la fenêtre. C’est ce que nous appelons le piège locatif. 

Après le rachat de onefinestay par Accorhotels, nous avons décidé de transformer le futur des jeunes actifs. Le but était de les sortir de ce piège locatif, c’était également le début de Virgil. Nous avons construit le modèle pendant une année, levé des fonds rapidement et testé sur le terrain notre modèle complètement inédit en plein confinement.

Pouvez-vous présenter votre activité en quelques mots ? Quel est le business model de Virgil ? 

Virgil répond à la problématique de l’accès à la propriété grâce à deux leviers. Tout d’abord, un apport financier pouvant aller jusqu’à 100 000 €. Ensuite, un accompagnement des jeunes actifs à chaque étape de l’acquisition de leur résidence principale (de la définition du projet à la remise des clés). En aidant les jeunes actifs à briser le plafond de pierre, Virgil permet d’éviter la transmission intergénérationnelle des inégalités. 

Le modèle d’investissement de Virgil est unique en France. D’un côté, ce dernier permet aux jeunes actifs de devenir propriétaires. De l’autre, il permet aux investisseurs d’avoir accès à un actif très recherché — l’immobilier résidentiel — en créant un impact sociétal éminemment positif sans pour autant renoncer à leurs objectifs de performance. Virgil permet ainsi d’investir dans l’immobilier sans recherche de biens, sans gestion locative, sans maintenance.

Qu’est-ce que le concept co-investissement ?  

Pour l’acquéreur, Virgil est un co-investisseur, ou plutôt un associé dormant. Autrement dit, en échange d’un investissement de 10 % du prix, Virgil achète 15 % de l’appartement et se rémunère au moment de la revente, au plus tard 10 ans après l’achat. Pendant tout ce temps, l’acquéreur est chez lui, vraiment chez lui. Virgil n’intervient que pour l’aider à devenir propriétaire.

Comment les candidats peuvent-ils bénéficier de votre accompagnement ? Avez-vous des critères de sélection spécifiques ? 

Virgil est ouvert à tous. Néanmoins, le besoin auquel nous répondons est celui des jeunes actifs qui souhaitent arrêter de payer un loyer et devenir propriétaires. Nos clients sont donc des primo ou secundo accédants dans les grandes villes. Ils souhaitent acheter un bien plus grand, mieux placé, avec une terrasse ou une pièce en plus pour accompagner l’arrivée d’un enfant, et ce, sans faire de compromis.

Pour bénéficier de notre accompagnement, il suffit de remplir notre questionnaire en ligne. En quelques clics, vous obtenez un premier rapport personnalisé qui prévalide votre éligibilité et votre budget. Ensuite, vous échangez avec un Spécialiste Virgil. Ce dernier se charge de faire un point complet sur votre situation, votre budget, et valider que l’accompagnement Virgil est fait pour vous. Nos critères de sélection sont simples : 

  • acheter sa résidence principale dans une grande ville, 
  • être éligible à un emprunt bancaire, 
  • acheter un appartement à un prix qui fonctionne. 

Et oui, Virgil vous permet de vous assurer que vous n’achetez pas un appartement au prix indéniablement surélevé ou avec des problèmes de structure. Et quand on prend un dossier en main, il a 95 % de chances d’aboutir. 

Comment l’activité de Virgil a-t-elle évolué depuis sa création ? 

En moins de 3 ans, nous avons déplacé des montagnes sur un marché complexe. Virgil a déjà financé 50 millions d’euros d’immobilier parisien et accompagné 10 000 personnes dans leur projet. Depuis sa création, nous avons levé 20 millions d’euros. De plus, Virgil est davantage nécessaire dans un marché immobilier résidentiel sur lequel l’accès au crédit immobilier se complexifie.

Vous avez levé 15 millions d’euros aujourd’hui. À quoi ce montant va-t-il servir ? Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ?

Nous venons de lever 15 millions en Série A, une levée couplant de manière inédite les investisseurs en capital-risque à des investisseurs immobiliers. Cette nouvelle levée de fonds permettra de renforcer l’équipe et de scaler pour répondre à l’énorme besoin du marché : l’accession à la propriété, premier levier de création d’épargne et de patrimoine.

Virgil se donne comme objectif de financer chaque mois 50 millions d’euros de projets. Notre modèle lève de l’argent en continu auprès d’investisseurs immobiliers pour financer l’acquisition des jeunes actifs qui deviennent propriétaires avec Virgil.

Aviez-vous toujours rêvé de devenir entrepreneur ? 

Non, j’ai d’ailleurs commencé ma carrière dans de grands groupes (L’Oréal, Publicis) avant de réaliser que c’était l’inverse de ce qui m’épanouissait. Avec le recul, j’aurais pu le deviner avant. Je viens d’une famille aux racines diverses. Et chez moi, c’est une sorte d’entrepreneuriat en soi que de s’intégrer très profondément dans un pays en une génération. Ce que j’avais de chevillé au corps grâce à cela, c’était de vouloir me sentir utile et contribuer à avoir un impact positif transformateur.

Pour la génération d’avant et pour mon père qui a été mon modèle, cela passait par l’État. C’est pour cela que j’ai fait Sciences Po où je me suis rendu compte que je n’étais pas faite pour les lourdeurs de l’administration. Heureusement, en arrivant chez onefinestay, j’ai compris que l’entrepreneuriat permettait d’y arriver aussi. Avec les frustrations de l’appareil administratif en moins. 

Avez-vous connu des difficultés particulières lors de votre parcours entrepreneurial ? 

L’une de nos valeurs chez Virgil, c’est « la vie est une aventure à vivre, pas une mésaventure à subir ». Alors oui, il y a eu des difficultés et il y a toujours des moments de doute. Mais je pense que c’est ce qui permet de se poser les bonnes questions et d’avancer. 

Sur quoi misez-vous pour votre développement ? Quelles sont vos ambitions pour Virgil ? 

En France, le marché de l’immobilier résidentiel représente plus d’un million de transactions par an. Nous ambitionnons de continuer notre expansion en France. Mais également dans toutes les grandes métropoles d’Europe qui présentent les mêmes spécificités. À savoir de jeunes actifs qui peinent à accéder à la propriété dans des marchés tendus, complexes.

L’ambition de Virgil, c’est aussi de redonner le cœur de ville à ses habitants. Cela à seule fin que demain, les métropoles ne soient pas des villes-musées comme Venise, ou des villes-bureaux comme Londres, mais bien des espaces vivants, dont les habitants prennent soin parce que c’est l’écrin de leur cocon.

Nos remerciements à Saskia Fiszel, COO et cofondatrice de Virgil.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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