Fondée en 2017, Wizaly est une entreprise innovante qui développe des technologies et des algorithmes pour l’industrie du marketing numérique. L’entreprise propose une plateforme qui applique sa technologie d’attribution algorithmique pour fournir aux annonceurs une vision holistique et impartiale de leur mix marketing.
Pour le Journal du Manager, Stanislas Di Vittorio se confie sur le parcours de l’AdTech qui optimise le mix marketing des entreprises.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Wizaly ? Pourquoi l’avoir fondé ?
Wizaly est parti d’une idée très simple. Dans mon entreprise précédente, qui était une agence de marketing digital, les clients géraient une multitude de canaux et de formats de marketing : SEO, SEA, réseaux sociaux, bannières, vidéos, affiliation, e-mailing, programmatique, etc. La même question revenait de façon systématique. Étant donné qu’un prospect avait en général de multiples contacts avec la marque dans son parcours de conversion, quel contact avait généré la conversion et quel était le ROI des différentes actions marketing mises en œuvre par le client ?
Face à ces demandes répétées, nous avons réfléchi à ce problème, qui n’est pas nouveau. Nous pensions enfin disposer des technologies permettant de répondre à cette question grâce à l’intelligence artificielle et au Big data.
D’où la création de Wizaly, une plateforme logicielle SaaS qui intègre l’intégralité des parcours clients et prospects et applique des algorithmes d’I.A. Ce qui permet de fournir des insights sur ce qui drive l’acquisition client, leur upsell, leur fidélisation, à la fois en termes de points de touche online et offline.
Pouvez-vous présenter votre activité en quelques mots, et à qui s’adresse-t-elle ?
Nos clients sont des entreprises principalement orientées B2C.
Nous leur fournissons une plateforme SaaS qui agrège l’ensemble de leurs interactions avec leurs clients et prospects. À savoir la publicité online et offline (TV), le trafic direct, les interactions de type CRM, les interactions avec leurs magasins et call-centers et bien sûr les conversions. Ainsi que le support technique et analytique leur permettant de générer un maximum d’insights marketing des data que nous rassemblons pour eux. Cela leur permet de comprendre les meilleurs canaux pour générer des ventes en fonction du produit acheté, du profil du client, mais aussi de comprendre par exemple comment les canaux online et magasins interagissent dans le chemin de conversion.
Qu’est-ce que le marketing d’attribution ? Quels sont ses avantages ?
Le marketing d’attribution consiste à analyser le rôle relatif joué par chacune des multiples interactions entre une marque et des prospects ayant permis de générer une conversion. Et donc de mesurer le ROI de chaque action marketing et d’optimiser en conséquence les investissements marketing.
Comment fonctionnent les algorithmes mis au point par vos équipes ?
Nous utilisons divers algorithmes suivant la problématique que nous analysons. Notamment, nous nous appuyons sur la théorie de la valeur de Shapley, un spécialiste de théorie des jeux qui a reçu le prix Nobel dans les années 60, et nous utilisons l’I.A. pour trouver le modèle qui permet le mieux d’expliquer les données que nous mesurons.
Qu’est-ce qui définit une AdTech ? Comment ce marché a-t-il évolué ces dernières années ?
Le concept est assez vague. Disons que c’est une entreprise de technologie, typiquement du software, qui travaille dans le domaine de la publicité.
Ces dernières années, le marché est devenu de plus en plus data-driven. C’est-à-dire que les annonceurs s’appuient de plus en plus sur des données et des algorithmes pour comprendre et anticiper le comportement des consommateurs.
Quels sont les enjeux et spécificités des entreprises de l’AdTech ?
L’un des enjeux spécifiques de l’AdTech est que le secteur de la publicité digitale est dominé par un nombre limité d’acteurs américains. L’autre enjeu est que progressivement, la quasi-totalité de la publicité est en train de migrer vers le numérique. C’est notamment le cas de la télévision avec le fait que l’accès à la télévision se fait de plus en plus par le biais de box. Et aussi que la TV est davantage connectée.
Par ailleurs, la notion de télévision a tendance à disparaître au fur et à mesure que les écrans convergent. Quelle différence entre regarder Netflix sur une tablette ou un PC et une télévision ?
Vous avez levé 6 millions d’euros en septembre 2022. À quoi ce montant va-t-il servir ? Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ?
Ce montant va servir à continuer à développer notre plateforme d’une part, et à accélérer notre développement international. Nous avons actuellement une présence en France et aux États-Unis. Toutefois, nous voulons développer notre présence aux États-Unis, et ouvrir des bureaux au Royaume-Uni et en Allemagne.
Quelles sont les difficultés éprouvées par les entrepreneurs de l’AdTech ? Comment composez-vous avec ces obstacles ?
Je crois qu’il n’y a pas de spécificité AdTech. Les challenges sont les mêmes que pour tous entrepreneurs. Il s’agit de pouvoir mobiliser et fidéliser des équipes autour d’un projet, générer de la croissance, rester à la pointe de la technologie face à la concurrence et rester à l’écoute du marché pour évoluer avec les demandes des clients.
Comment le secteur de la publicité numérique va-t-il évoluer ces 5 prochaines années ? Sur quoi misez-vous pour votre développement ?
Je pense que le marché va continuer à évoluer vers plus de données et plus de technologie. Nous allons continuer à offrir la meilleure plateforme d’attribution marketing, et à nous développer à l’international.
Auriez-vous des conseils à donner aux lecteurs du Journal du Manager souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?
L’entrepreneuriat est un métier exaltant, mais c’est aussi un métier difficile. Il nécessite un engagement constant, beaucoup de travail, et une charge de responsabilité et émotionnelle parfois lourde à porter. On parle souvent des succès des entrepreneurs, on parle moins des échecs qui sont pourtant la majorité. Ma recommandation, c’est de bien savoir pourquoi on se lance et ce qu’on veut accomplir au-delà du côté qu’on peut voir comme « glamour » d’être un entrepreneur.
Nos remerciements à Stanislas Di Vittorio, CEO et fondateur de Wizaly.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one