Fondé en 2020, Hollis est un laboratoire qui propose des compléments alimentaires qui s’inspirent des femmes et prennent soin de leur capital santé.
Pour le Journal du Manager, le Dr Mathilde Scheuer, cofondatrice d’Hollis, accepte de revenir sur l’histoire du laboratoire qui place la femme au coeur de sa démarche scientifique.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire d’Hollis ? Pourquoi avoir fondé cette activité en 2020 ?
L’aventure Hollis est née après le premier confinement Covid du printemps 2020. Thomas HUGONNENC et moi ne nous retrouvions plus dans nos entreprises respectives, en termes de valeurs notamment. Nous avons vraiment souhaité nous réaligner avec nos aspirations profondes, et créer ensemble une entreprise en adéquation avec nos personnalités, nos valeurs et nos projets de vie.
Le Covid a finalement été pour nous un catalyseur, un accélérateur pour la création d’Hollis. Après un premier contact fin mai, nous avons démissionné de nos postes respectifs au 1er septembre pour nous consacrer pleinement à ce projet et les statuts ont été déposés en octobre 2020.
Comment l’activité d’Hollis a-t-elle évolué depuis sa création ?
L’activité a évolué de façon très rapide ! Nous avons lancé la commercialisation de 8 références le 8 mars 2021 à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Dans un premier temps, cela s’est fait uniquement via notre site internet en digital. Puis très rapidement nous avons commencé à travailler le réseau de distribution physique avec le référencement en pharmacie.
Aujourd’hui, la gamme Hollis compte 11 références et nous sommes présents dans plus de 150 pharmacies partout en France.
Selon vous, comment la niche du complément nutritionnel à destination de la femme va-t-elle évoluer ces 5 prochaines années ?
Pour nous, le segment de la femme est finalement tout sauf une niche ! Pour 10 compléments alimentaires vendus, 8 sont achetés par des femmes en France. Le problème vient plus d’un manque d’intérêt des grands groupes pour des pathologies ou des tracas qui sont très spécifiques, et qui représentent des parts de marché faibles à leur échelle.
La seule partie du marché “femme” qui était couverte par ces acteurs se situe sur les aspects beauté, esthétique et minceur (cheveux, cellulite, perte de poids, peau…). Nous avons une approche différente, en nous positionnant uniquement sur un axe réellement dédié à la santé des femmes. Et nous sommes convaincus des forts besoins qui existent à ce niveau-là.
À quels enjeux les start-ups de votre secteur sont-elles confrontées ?
Les enjeux sont pluriels ! La digitalisation pour les acteurs historiques de la distribution physique et à l’inverse, l’implantation en physique pour ceux partis comme DNVB. La croissance reste forte pour les compléments alimentaires que ce soit en officine ou sur le digital. L’enjeu est de pouvoir faire sa place dans un secteur concurrentiel. Leur croissance reste également forte où il existe de tout en termes de qualité et de sérieux pour les consommateurs !
Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ? Comment comptez-vous financer l’activité d’Hollis ?
Nous attaquons notre deuxième année d’exercice. Nous ambitionnons un chiffre d’affaires en fin d’année compris entre 800 000 et 1 million d’euros. Cette croissance devrait être portée par l’embauche de 4 commerciaux pour déployer notre présence en officine partout en France. Sans oublier la sortie de 4 nouvelles références pour venir étoffer notre gamme de formules.
Pour la partie financement, nous avons été financés à deux reprises par notre banque qui nous a suivi et soutenu dès le début de Hollis. Ce refinancement à peine 6 mois après nous a permis de financer l’embauche de nouveaux commerciaux ainsi que la mise sur le marché des futures formules pour 2022. Nous avons également bénéficié de prêts à taux zéro portés par Initiative Aveyron.
Rester le plus longtemps maîtres de notre capital est une vraie volonté que nous partageons avec Thomas.
Quels ont été selon vous les facteurs clés du succès de votre entreprise ? Comment expliquer cette croissance rapide ?
Un des éléments est que nous avons énormément travaillé notre projet en amont avec Thomas. Vision, valeurs, projection, positionnement, nous avons pris le temps de nous poser, et de nous poser les bonnes questions !
Nous avons essayé de proposer une équation à la fois de produits sains et efficaces, accompagnés d’une vraie expérience utilisateur (accompagnement des cures par des livrets-conseils papier de 20 pages, service client réactif 7 j/7 et réponses personnalisées) et d’une mise en avant de la dimension humaine…
Ensuite, l’avantage de capitaliser sur des formules avant tout efficaces, c’est que nous avons pu compter sur un bouche-à-oreille qui contribue grandement à notre développement actuel et futur.
Enfin, que ce soit avec nos patientes, nos professionnels de santé prescripteurs ou nos équipes officinales, nous avons tissé une relation de confiance, de sérieux, en étant le plus réactif possible aux besoins et aux évolutions nécessaires.
À quelles contraintes législatives et réglementaires avez-vous dû faire face lors de la création d’Hollis ?
Thomas et moi sommes issus du monde de la pharmacie et des compléments alimentaires. De ce fait, nous étions déjà bien au fait des contraintes réglementaires et législatives. Pour notre développement produit, je formule l’ensemble de nos références. Par la suite, nous travaillons avec un cabinet réglementaire spécialisé dans les compléments alimentaires (SGB Conseil). Ce dernier nous accompagne jusqu’à la mise sur le marché de chacune de nos références dans le respect du cadre réglementaire français et européen.
Quelles difficultés avez-vous connues lors de votre parcours entrepreneurial ?
Comme beaucoup d’entrepreneurs, la peur d’échouer, de ne pas être à la hauteur, de se tromper. Entreprendre demande également une grande capacité de remise en question, faire preuve d’adaptabilité, d’agilité, de réactivité et de beaucoup d’humilité.
Sur quoi misez-vous pour votre développement ?
Nous misons sur un triple axe de développement :
- optimiser et continuer à développer notre notoriété auprès des patientes et des professionnels de santé ;
- continuer à accentuer notre présence digitale et dans les officines en 2022 ;
- soutenir notre croissance grâce à la sortie de nouvelles références innovantes et différenciantes.
Quelles sont vos ambitions pour Hollis ? Souhaitez-vous pénétrer de nouveaux marchés ?
Nos ambitions chiffrées sont de terminer l’année proche du million d’euros de chiffre d’affaires, et d’avoir pu étoffer et staffer notre équipe à la fois sur le terrain et au siège.
Mais en parallèle, nous voulons avant tout préserver et développer tout ce capital humain et cette formidable communauté qui s’est construite autour d’Hollis. Thomas et moi sommes issus de grands groupes où cet aspect nous manquait, il est pour nous essentiel de continuer à inventer un nouveau modèle entrepreneurial, où éthique, business et empathie sont les briques de base de ce système.
Nos remerciements au Dr Mathilde Scheuer, Cofondatrice de Hollis.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one